[Blog] Citations érotiques

10 citations érotiques

Jean Baptiste de Boyer d’Argens; Maynard; Pauline Réage; Pierre Bourgeade; Catherine Millet; Pierre Louÿs; Boris Vian; Héliette de Vivonne; Kayreland; Serge Gainsbourg.

Jean Baptiste de Boyer d’Argens.
 
Cependant, elle ne disait mot, elle semblait être immobile, insensible à ses terribles coups, et je ne distinguais simplement en elle qu’un mouvement convulsif de ses deux fesses, qui se serraient et se desserraient à chaque instant.

Maynard (Les Priapées).
 
Jeanne dont les yeux m’ont vaincu
Cesse de rougir et de craindre :
Le feu d’amour brûle ton cul
Et mon vit a de quoi l’éteindre.
Il faut donner dans le plaisir
Tu n’auras que trop de loisir
De faire la prude et la chaste…

Pauline Réage, Histoire d’O, 1954.
 
L’inconnu s’était assis sur le rebord du lit, il avait saisi et lentement ouvert, en tirant sur la toison, les lèvres qui protégeaient le creux du ventre[…] Cette caresse qu’elle n’acceptait jamais sans se débattre et sans être comblée de honte, et à laquelle elle se dérobait aussi vite qu’elle pouvait, si vite qu’elle avait à peine le temps d’en être atteinte, et qui lui semblait sacrilège que son amant fût à ses genoux, alors qu’elle devait être aux siens, elle sentit soudain qu’elle n’y échapperait pas, et se vit perdue.
 
Car elle gémit quand les lèvres étrangères, qui appuyaient sur le renflement de chair d’où part la corolle intérieure, l’enflammèrent brusquement, le quittèrent pour laisser la pointe chaude de la langue l’enflammer davantage; elle gémit plus fort quand les lèvres la reprirent; elle sentit durcir et se dresser la pointe cachée, qu’entre les dents et les lèvres une longue morsure aspirait et ne lâchait plus, une longue et douce morsure, sous laquelle elle haletait […].

Pierre Bourgeade.
 
Ployée, coudée, agenouillée, enfourchée, enserrée, emboitée, la fille avait fini par former une sorte de cube.

« La vie sexuelle de Catherine M. » Catherine Millet, 2001.
 
Le parking de la porte de Saint-Cloud se trouve en bordure du boulevard périphérique, dont il n’est en partie séparé que par un mur à claire-voie. Je n’avais que mes chaussures aux pieds, ayant retiré avant de descendre de voiture l’imperméable dont la doublure me glaçait la peau. D’abord, comme je l’ai dit, on m’a plaquée contre un mur perpendiculaire. Eric m’a vue clouée par les bites, comme un papillon.

image érotique
DR.

Pierre Louÿs.
 
Il me plaît que ce soir, pour te faire un enfant,
Je te saillisse par-derrière et que tu prennes
À genoux la posture ignoble des chiennes
Sous mon ventre de Mâle obscène et triomphant.
 
La glace qui s’étend près des draps et m’obsède,
Réfléchira l’accouplement nu de nos corps
Et je me courberai sur ta croupe en dehors,
Comme Zeus amoureux, penché sur Ganymède.
 
Car tu seras, malgré tes longs cheveux de blé,
L’illusoire abandon d’un éphèbe enculé
Dont le rectum s’avive aux chaleurs de la verge
 
Et mes doigts, en pressant les poires de tes seins,
Évoqueront un androgyne aux yeux malsains
Jouissant avec des virulences

Boris Vian, J’irai cracher sur vos tombes, 1946.
 
Je ne faisait rien d’autre que de promener mes doigts sur ses seins, en remontant du bas vers les pointes,
et je la sentais vibrer contre moi. Ses fesses rondes et chaudes se logeaient étroitement en haut de mes cuisses et elle
respirait rapidement.
– Voulez-vous que j’éteigne ? murmurai-je.
– Non, dit Jean. Je préfère comme ça.
Je dégageai ma main gauche de dessous son corps et j’écartai ses cheveux sur l’oreille droite. Beaucoup de gens ignorent ce que l’on peut faire d’une femme en lui embrassant et en lui mordillant une oreille, c’est un fameux truc. Jean se tordit comme une anguille.
– Ne me faites pas ça.
Je m’arrêtai aussitôt, mais elle me saisit le poignet et me serra avec une force extraordinaire.
– Faites le encore.
Je recommençai longuement, et je la sentis se raidir tout d’un coup, puis se détendre et laisser retomber sa tête. Ma main glissa le long de son ventre […]. Je me mis à lui à lui parcourir le cou de baisers rapides à peine effleurés. Je voyais sa peau se tendre à mesure que je progressais vers sa gorge. Et puis, tout doucement, je pris mon sexe et j’entrai en elle […] Mais elle se dégagea d’un léger coup de reins.
– Je vous ennuie ? dis-je.
Caressez-moi encore. Caressez-moi toute la nuit.

Héliette de Vivonne, « Le Luth », Poésies (1618).
 
Pour le doux ebast que je puisse choisir,
Souvent, après disner, craignant qu’il ne m’ennuye,
Je prends le manche en main, je le taste et manie,
Tant qu’il soit en estat de me donner plaisir.
Sur mon lict je me jette, et, sans m’en dessaisir,
Je l’estrains de mes bras et sur moy je l’apuye,
Et, remuant bien fort, d’aise toute ravie,
Entre mille douceurs j’accomplis mon désir.
S’il avient, par malheur quelquefois qu’il se lasche,
De la main je le dresse, et, derechef, je tasche
Au jouir du plaisir d’un si doux maniment :
Ainsi, mon bien aymé, tant que le nerf luy tire,
Me contemple et me plaist, puis de luy, doucement,
Lasse et non assouvie en fin je me retire.

Kayreland.
 
Tu m’invites à plonger dans tes tendres abysses
Je m’enivre d’odeur de sel et d’océan
J’emprunte le sentier qui passe entre tes cuisses
Et me perds dans le noir de tes frisottements
 
Avant de mélanger nos chairs nos sécrétions
Nous ne passerons pas par l’église sans âmes
Nous irons saintement vivre notre passion
Pour que coulent toujours nos sexes et nos larmes
 
Pas de croix ni d’autel mais juste un grand lit blanc
Et un cierge enflammé dressé comme nous fûmes
Un calice brillant tout de nacre et de sang
Et la vague léchant sans faire jaillir l’écume
 
J’engloutirai en toi ma raideur et mes maux
Au creux de ton palais je laisserai ma trace
Celui de l’Atlantide n’était pas aussi beau
Je ne veux plus jamais retrouver la surface

Serge Gainsbourg.

notes de musique érotiques

DR.

(…)
Tu vas et tu viens
Entre mes reins
Tu vas et tu viens
Entre mes reins
Et je
Te rejoins, je t’aime, je t’aime
Oh, oui je t’aime !
Moi non plus
Oh mon amour
L’amour physique est sans issue
Je vais et je viens
Entre tes reins
Je vais et je viens
Et je me retiens
Non ! Maintenant
Viens !
(Je T’aime… Moi Non Plus – Jane Birkin & Serge Gainsbourg)

 

* crédit illustration © Raman Maisei – katjabakurova / Fotolia