Frederic Prokosch; Marquis de Sade; Paul Léautaud; Denis Diderot; Pierre Desproges; Alain Bashung; Verlaine; Pierre Lempety; Théophile Gautier; …

Frederic Prokosch
Ce corps exquis aux hanches sinueuses, aux petites fesses fermes d’éphèbe, cette peau merveilleuse d’une teinte « café au lait » ardente et que veloutait la brume de duvet qui la recouvrait et brillait au soleil comme la poussière écailleuse des ailes de macharon…

Sade, Histoire de Juliette, 1801
– Qu’elle est belle ! s’écriait la tribade… Oh ! sacredieu, qu’elle est intéressante ! Secoue-moi, Euphrosine, branle-moi, mon amour; je veux mourir enivrée de son foutre ! Changeons, varions tout cela, s’écriait-elle le moment d’après; chère Euphrosine, tu dois m’en vouloir; je ne pense pas à te rendre tous les plaisirs que tu me donnes… Attendez, mes petits anges, je vais vous branler tous les deux à la fois.
– Elle nous place sur le lit, à côté l’une de l’autre; par ses conseils nos mains se croisent, nous nous polluons réciproquement. Sa langue s’introduit d’abord dans l’intérieur du con d’Euphrosine, et de chacune de ses mains elle nous chatouille le trou du cul; elle quitte quelquefois le con de ma compagne pour venir pomper le mien, et recevant ainsi chacune trois plaisirs à la fois, vous jugez si nous déchargions. […]
– Rendez-moi tout ce que je vous fais, disait-elle, branlez-moi toutes les deux; je serai dans tes bras, Juliette, je baiserai ta bouche, nos langues se refouleront… se presseront… se suceront. Tu m’enfonceras ce godemiché dans la matrice, poursuit-elle en m’en donnant un; et toi, mon Euphrosine, tu le chargeras du soin de mon cul, tu me le branleras avec ce petit étui; infiniment plus étroit que mon con, c’est tout ce qu’il lui faut… Toi, ma poule, continua-t-elle en me baisant, tu n’abandonneras pas mon clitoris; c’est le véritable siège du plaisir dans les femmes : frotte-le jusqu’à l’égratigner, je suis dure… je suis épuisée, il me faut des choses fortes; je veux me distiller en foutre avec vous, je veux décharger vingt fois de suite si je le puis. […]
– Oui, répondit Mme Delbène, oui, je veux me charger de son éducation, je veux dissiper dans elle, comme je l’ai fait dans toi, ces infâmes prestiges religieux qui troublent toute la félicité de la vie, je veux la ramener aux principes de la nature, et lui faire voir que toutes les fables dont on a fasciné son esprit ne sont faites pour le mépris. Déjeunons, mes amies, restaurons-nous; lorsqu’on a beaucoup déchargé, il faut réparer ce qu’on a perdu.

Paul Léautaud
Je lui ai marqué mon étonnement, pour une certaine caresse, qu’elle travaille également à la main, alors que je croyais que le résultat doit s’obtenir du seul travail de la bouche […]. M’a répondu qu’elle sait très bien cela mais que je suis très fort et qu’elle a la bouche trop petite.

Denis Diderot
« Ah! Chère amie, voyez comme mes pieds se sont promptement réchauffés, parce qu’il n’y a rien qui les sépare des vôtres.
– Mais, lui dis-je, qui empêche que vous ne vous réchauffiez partout de la même manière ? »

Marquis de Sade, La Philosophie dans le boudoir ou Les Instituteurs immoraux.
Mme de Saint-Ange : Ce que j’aime de Dolmancé, c’est qu’il ne perd pas son temps ; tout en discourant, voyez comme il agit, comme il examine avec complaisance le superbe cul de mon frère, comme il branle voluptueusement le beau vit de ce jeune homme… Allons, Eugénie, mettons-nous à l’ouvrage ! Voilà le tuyau de la pompe en l’air ; il va bientôt nous inonder.
Eugénie : Ah ! ma chère amie, quel monstrueux membre ! À peine puis-je l’empoigner !… Oh ! mon Dieu ! sont-ils tous aussi gros que cela ?
Dolmancé : Vous savez, Eugénie, que le mien est bien inférieur ; de tels engins sont redoutables pour une jeune fille ; vous sentez bien que celui-là ne vous perforerait pas sans danger.
Eugénie, déjà branlée par Mme de Saint-Ange : Ah ! je les braverai tous pour en jouir !… Dolmancé : Eh bien vous auriez raison : une jeune fille ne doit jamais s’effrayer d’une telle chose ; la nature se prête, et les torrents de plaisirs dont elle vous comble vous dédommagent bientôt des petites douleurs qui les précèdent. J’ai vu des filles plus jeunes que vous soutenir de plus gros vits encore. Avec du courage et de la patience on surmonte les plus grands obstacles. C’est une folie que d’imaginer qu’il faille, autant qu’il est possible, ne faire dépuceler une jeune fille que par de très petits vits.
Je suis d’avis qu’une vierge doit se livrer, au contraire, aux plus gros engins qu’elle pourra rencontrer, afin que, les ligaments de l’hymen plus tôt brisés, les sensations du plaisir puissent ainsi se décider plus promptement dans elle. Il est vrai qu’une fois à ce régime, elle aura bien de la peine à revenir au médiocre ; mais si elle est riche, jeune et belle, elle en trouvera de cette taille tant qu’elle voudra. Qu’elle s’y tienne ; s’en présente-t-il à elle de moins gros, et qu’elle ait pourtant envie d’employer ? qu’elle les place alors dans son cul.
Mme de Saint-Ange : Sans doute, et pour être encore plus heureuse, qu’elle se serve de l’un et de l’autre à la fois ; que les secousses voluptueuses dont elle agitera celui qui l’enconne servent à précipiter l’extase de celui qui l’encule, et qu’inondée du foutre de tous deux, elle élance le sien en mourant de plaisir.
Dolmancé : (Il faut observer que les pollutions vont toujours pendant le dialogue.) Il me semble qu’il devrait entrer deux ou trois vits de plus dans le tableau que vous arrangez madame ; la femme que vous placez comme vous venez de le dire ne pourrait-elle pas avoir un vit dans la bouche et un dans chaque main ?



Pierre Desproges
Si c’est les meilleurs qui partent les premiers, que penser des éjaculateurs précoces ?

Alain Bashung, « Madame Rêve »
Madame rêve d’atomiseurs
Et de cylindres si longs
Qu’ils sont les seuls
Qui la remplissent de bonheur
Madame rêve d’artifices
Des formes oblongues
Et des totems qui la punissent
Rêve d’archipels
De vagues perpétuelles
Sismiques et sensuelles
D’un amour qui la flingue
D’une fusée qui l’épingle
Au ciel […]
Madame rêve d’apesanteur
Des heures des heures
De voltige à plusieurs

Verlaine
Un peu de merde et de fromage
Ne sont pas pour m’effaroucher
Mon nez, ma bouche et mon courage
Dans l’amour de gamahucher.
L’odeur m’est assez gaie en somme,
Du trou du cul de mes amants,
Aigre et fraîche comme de pomme
Dans la moiteur de sains ferments.
Et ma langue que rien ne dompte,
Par la douceur de ses longs poils roux
Raide et folle de bonne honte
Assouvit là ses plus forts goûts,
Puis, pourléchant le périnée
Et les couilles d’un mode lent,
Au long du chibre contourné
S’arrête à la base du gland.
Elle y puise âprement, en quête
Du nanan qu’elle mourrait pour,
Sive*, la crème de quéquette
Caillée aux éclisses d’amour.
Ensuite, après la politesse
Traditionnelle au méat
Rentre dans la bouche où s’empresse
De la suivre le vit béat,
Débordant de foutre, qu’avale
Ce moi confit en onction
Parmis l’extase sans rivale
De cette bénédiction !

Pierre Lempety
Il m’a enfoncée sous lui dans l’humus gras du cimetière et j’ai joui comme jamais je n’avais joui.

Théophile Gautier, Lettre à la présidente, Voyage en Italie (1850)
De Milan à Venise, je n’ai rien de priapique à dire, si ce n’est une atroce érection causée par la masturbation d’une voiture mal suspendue, dont les coussins me branlaient l’entre-cuisses d’une façon dépravée ; figurez-vous un os à moelle, une corne de cerf, tout ce que vous pourrez imaginer de plus dur.
On eût dit un vit antédiluvien, pétrifié dans une grotte de stalactites, un phallus de bronze, tombé des aines du dieu de Lampsaque, un Lingam indien, voulant faire la conjonction mystérieuse avec l’Ioni sacré, un symbole générateur, sorte de van symbolique des processions d’Eleusis, une colonne napoléonienne, dressée sur la place Vendôme de mon pubis, un pupitre pour lire l’Évangile d’amour, dans la messe de Vénus.
Oh ! qu’une main s’introduisant par l’interstice de ma culotte effondrée, et s’arrondissant autour de ce bâton de chair, comme un con idéal, m’eût été agréable, dans cette dure situation ! Comme une langue, m’argentant d’une salive luxurieuse ce filet de prépuce, qui est le clitoris de l’homme, m’eût fait lancer, au plafond de la voiture, un jet de purée spermatique ! Pourquoi un cul sphérique et blanc, entr’ouvrant ses cuisses rondes, élastiques et fraîches, n’a-t-il pas fait déboucher dans le centre des délices, dans le paradis vermeil, dans le casse-noisette d’amour, ce maître Jean Chouart, ce champignon de braguette, ce pilon de mortier de Cythère ?