[Blog] Citations érotiques

10 citations érotiques

Ernest Hemingway; Pierre Bourgeade; Pierre Louÿs; Paul Verlaine; Glenda Jackson; S.Freud; Jean-Marie Gourio; Apollinaire …

Ernest Hemingway.
 
Oh, Roger, dit-elle. S’il te plaît. Oh, s’il te plaît.
– Ne parle pas. […]
– Il va être gentil avec moi. Et je vais essayer d’être gentille avec lui. Mais est-ce qu’il n’est pas terriblement grand ? »

Pierre Bourgeade, Éros mécanique.
 
À Drouot, nous eûmes bientôt nos habitudes.
Laurence s’enfermait dans les toilettes « femmes » dix bonnes minutes, et elle commençait à se caresser debout jambes écartées au-dessus du siège des W.-C., où elle venait de pisser comme un homme, position qui l’excitait, et s’étant enduite la fente d’un peu de lait condensé, dont elle avait toujours un tube sur elle à cette seule intention, elle se mouillait l’index de la langue, elle se massait doucement les lèvres closes, le lait finissait par pénétrer, le doigt suivait.
 
Un soir, au théâtre, pendant l’entracte, elle m’avait raconté tout cela. Elle n’allait jamais directement au trou, qui se fût sans doute ouvert de lui-même si peu qu’elle l’eût taquiné, elle arrivait toujours à lui du haut des lèvres, descendant, si l’on peut dire, de l’index enduit le lait condensé, la délicate cloison, lisse et si doucement tiède, qui allait du haut de la motte au trou.
 
Quand elle y arrivait, et qu’elle sentait l’entrée du trou palpiter un tout petit peu sous le doigt, elle enduisait brusquement le trou d’une bonne giclée de lait, s’aidant des deux longs doigts de la main gauche pour écarter tout à fait les lèvres, et tout excitée à l’idée que ce qu’elle faisait était très mal, et qu’une intruse, forçant la porte mal fermée pourrait la surprendre, elle enfonçait l’index et le majeur réunis dans le trou.
 
Elle ne revenait pas vers le haut de la fente, elle ne touchait pas le clitoris, elle attendait pour ça que je l’eusse rejointe, elle faisait aller et venir ses doigts dans le trou, elle s’amusait à contracter les fesses, elle se demandait, m’avoua-t-elle un jour, ce que sentait un homme quand il sentait avec sa queue ce qu’elle sentait avec ses doigts.

Pierre Louÿs, L’Arbre, Les Chansons de Bilitis, 1894.
 
Je me suis dévêtue pour monter à un arbre; mes cuisses nues embrassaient l’écorce lisse et humide; mes sandales marchaient
sur les branches. Tout en haut, mais encore sous les feuilles et à l’ombre de la chaleur, je me suis mise à cheval sur une fourche écartée en balançant les pieds dans le vide.
 
Il avait plu. des gouttes d’eau tombaient et coulaient sur ma peau. Mes mains étaient tachées de mousse, et mes orteils étaient rouges, à cause des fleurs écrasées.
 
Je sentais le bel arbre vivre quand le vent passait au travers; alors je serrais mes jambes davantage et j’appliquais mes lèvres ouvertes sur la nuque chevelue d’un rameau.

Paul Verlaine.
 
À madame
 
Quand tu m’enserres de tes cuisses
La tête ou les cuisses, gorgeant
Ma gueule de bathes délices
De ton jeune foutre astringent,
 
Où mordant d’un con à la taille
Juste de tel passe-partout
Mon vit point, très gros, mais canaille
Depuis les couilles jusqu’au bout.
 
Dans la pinette et la minette
Tu tords ton cul d’une façon
Qui n’est pas d’une femme honnête ;
Et nom de Dieu, t’as bien raison !
 
Tu me fais des langues fourrées,
Quand nous baisons, d’une longueur,
Et d’une ardeur démesurées
Qui me vont, merde ! au droit du coeur,
 
Et ton con exprime ma pine
Comme un ours téterait un pis,
Ours bien léché, toison rupine,
Que la mienne a pour fier tapis
 
Ours bien léché, gourmande et saoûle
Ma langue ici peut l’attester
Qui fit à ton clitoris boule de gomme
À ne plus le compter
 
Bien léché, oui, mais âpre en diable,
Ton con joli, taquin, coquin,
Qui rit rouge sur fond de sable;
Telles les lèvres d’Arlequin.

image érotique

DR.

Histoire de l’érotisme (Gallimard).
 
« La Demoiselle qui ne voulait pas entendre parler de foutre » raconte les aventures d’une jeune et jolie pucelle, fille d’un riche paysan, entichée de poésie et de métaphores. Un peu pimbêche, éprise d’idéal, elle ne supporte pas le langage cru des serviteurs de son père, qui ne cessent de parler de « cons », de « vits » et de « foutre ».
 
Séduite par un jeune homme de passage qui dit partager ses goûts, elle lui offre de partager son lit en tout bien tout honneur. Le garçon caresse le corps de la demoiselle et pose la main entre ses cuisses en l’interrogeant sur ce qu’il touche du bout des doigts. La pucelle lui dit qu’il s’agit de son pré qui n’a pas encore fleuri, et de sa fontaine dont l’eau n’a pas encore coulé. À son tour, la demoiselle tâte le corps du garçon et prend à pleine main son sexe.
 
Devant l’étonnement de la pucelle, le jeune homme lui répond qu’elle vient de saisir au collet son jeune poulain, un animal vigoureux et en pleine santé, mais qui n’a pas brouté de pré ni bu d’eau depuis deux jours, à la grande tristesse de ses deux palefreniers, qui ne le quittent en aucune occasion. Chaque question ayant reçu sa réponse, le garçon baise aussitôt la pucelle, qui s’en trouve parfaitement satisfaite et n’y trouve plus rien à redire…

Glenda Jackson.

masque rire et pleurer

© Elnur / Fotolia

Pour réussir au théâtre, il faut être capable de rire et de pleurer.
– Quel est votre secret ?
– Si je dois pleurer, je pense à ma vie sexuelle; si je dois rire, je pense à ma vie sexuelle.

S.Freud, trois essais sur la sexualité, 1905.
 
Lorsqu’on voit un enfant rassasié quitter le sein en se laissant choir en arrière […] avec un sourire bienheureux, on ne peut manquer de se dire que cette image reste le prototype de la satisfaction sexuelle dans l’existence ultérieure.

Jean-Marie Gourio (Brève de comptoir).
Entre les couilles de l’homme le plus beau du monde et les couilles de l’homme le plus laid, t’as pas des kilomètres de différence, ça rabat le caquet les couilles.

Petit traité de l’érotisme.
 
La curiosité et l’intérêt manifesté pour la sexualité des autres visent aussi à apprendre de leur expérience. Toutes les censures du monde n’ont jamais réussi à empêcher cette curiosité de se manifester. Elle fait en sorte qu’une bonne part de ce que les hommes et les femmes connaissent de la sensualité, ils l’ont appris des autres, qu’il s’agisse de proches, d’étrangers ou de partenaires.

Apollinaire, Les Onze Mille Verges ou Les Amours d’un hospodar.
 
À ce moment, on frappa. Une femme de chambre accorte, fraîche et toute jolie avec son bonnet et son tablier, entra sur l’ordre du prince. Elle tenait une lettre et rougit en voyant la tenue débraillée de Mony qui se reculotta : « Ne vous en allez pas, mademoiselle la jolie blonde, j’ai deux mots à vous dire. » En même temps, il ferma la porte et, saisissant la jolie Mariette par la taille, il l’embrassa goulûment sur la bouche.
 
Elle se débattit d’abord serrant très fort les lèvres, mais bientôt sous l’étreinte, elle commença à s’abandonner, puis sa bouche s’ouvrit. La langue du prince y pénétra aussitôt, mordue par Mariette dont la langue mobile vint chatouiller l’extrémité de celle de Mony.
 
D’une main, le jeune homme entourait sa taille, de l’autre, il relevait ses jupes. Elle ne portait pas de pantalon. Sa main fut rapidement entre deux cuisses grosses et rondes qu’on ne lui eût pas supposé car elle était grande et mince. Elle avait un con très poilu. Elle était très chaude et la main fut bientôt à l’intérieur d’une fente humide, tandis que Mariette s’abandonnait en avançant le ventre. Sa main à elle errait sur la braguette de Mony qu’elle arriva à déboutonner.
 
Elle en sortit le superbe boutejoie qu’elle n’avait fait qu’apercevoir en entrant. Ils se branlaient doucement ; lui, lui pinçant le clitoris ; elle, pressant son pouce sur le méat du vit. Il la poussa sur le sofa où elle tomba assise. Il lui releva les jambes et se les mit sur les épaules, tandis qu’elle se dégrafait pour faire jaillir deux superbes tétons bandants qu’il se mit à sucer tour à tour en faisant pénétrer dans le con sa pine brûlante.
 
Bientôt, elle se mit à crier : « C’est bon, c’est bon… comme tu le fais bien… »

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