[Blog] Citations érotiques

10 citations érotiques

Simone de Beauvoir; Voltaire; Renée Dunan; Guy de Maupassant; Florian CaliKen; Verlaine; Salvador Dali; Julien Courant; Gustave Flaubert; Louis Aragon.

Simone de Beauvoir.
 
Le rut féminin, c’est la molle palpitation d’un coquillage : elle guette comme la plante carnivore, le marécage où insectes et enfants s’enlisent; elle est succion, ventouse humeuse, elle est poix et glu.

Voltaire
 
Je cherche un petit bois touffu,
que vous portez Aminthe
qui couvre s’il n’est pas tondu
un gentil labyrinthe;
tous les mois on voit quelques fleurs
colorer le rivage,
laissez-moi verser quelques pleurs
dans ce joli bocage.
 
Allez monsieur portez vos pleurs,
sur un autre rivage
vous pourriez bien gâter les fleurs
de mon joli bocage;
car, si vous pleuriez tout de bon,
des pleurs comme les vôtres,
pourraient dans une autre saison
m’en faire verser d’autres.
 
Quoi ! vous craignez l’événement
de l’amoureux mystère,
vous ne savez donc pas comment
on agit à Cythère.
L’amour, modérant sa raison,
dans cette aimable guerre,
sait bien arroser le gazon,
sans imbiber la terre.
 
Je voudrais bien, mon cher amant
hasarder pour vous plaire
mais dans ce fortuné moment,
on ne se connaît guère.
L’amour maîtrisant vos désirs,
vous ne seriez plus maître,
de retrancher de nos plaisirs,
ce qui vous donna l’être.

Les caprices du sexe, roman érotique (1928) de Louise Dormienne pseudo de la journaliste Renée Dunan
 
Il hésita, tant les façons ironiques de la jeune fille le déconcertaient, puis il exhiba le plus monstrueux phallus qu’ait jamais porté un être humain. C’était un pieu de longueur normale, mais de diamètre colossal. Et au lieu de se présenter avec élégance, avec la forme cylindrique qui sied à cet objet, cela faisait comme un paquet de verrues géantes, liées par la torsion de veines et de tuméfactions bizarres, violettes, rouges et bleues. Rien ne disait que ce fût là une verge d’homme. On eût bien plutôt cru un moignon de cuisse.

Guy de Maupassant.
 
Je ne l’entendais pas, je la regardais
Par sa robe entr’ouverte, au loin je me perdais,
devinant les dessous et brûlé d’ardeurs folles :
elle se débattait, mais je trouvai ses lèvres !
ce fut un baiser long comme une éternité
qui tendit nos deux corps dans l’immobilité
elle se renversa, râlant sous ma caresse;
sa poitrine oppressée et dure de tendresse
haletait fortement avec de longs sanglots.
Sa joie était brûlante et ses yeux demi-clos;
et nos bouches, et nos sens, nos soupirent se mêlèrent
puis, dans la nuit tranquille où la campagne dort,
un cri d’amour monta, si terrible et si fort
que des oiseaux dans l’ombre effarés s’envolèrent
ainsi que deux forçats rivés aux mêmes fers
un lien qui nous tenait, l’affinité des chairs.

Un autre lieu (extrait) de Florian CaliKen dans Osez 20 histoires de sexe torride (La Musardine).
 
– Prends-moi…
Les genoux contre le canapé, face à elle, il se met en place. D’un geste bien rôdé, il fait glisser son pénis encore brillant de la salive de la jeune femme, contre son vagin, de haut en bas. Elle n’en peut plus, il faut qu’il la pénètre. Elle lui redemande, il prend encore un peu son temps, puis obéit.
 
Elle sent son corps se remplir, cette agréable sensation de pénis qui va tout au fond d’elle et que seuls les garçons bien fournis peuvent lui procurer. Il lui semble que ce gros sexe occupe tout son ventre. Elle aime la position du missionnaire, aussi classique soit-elle. Elle aime se sentir fragile, les jambes tenus par des bras musclés. Elle aime regarder le plaisir dans les yeux de son partenaire, et inversement, monter sa jouissance sans retenue. Elle aime qu’il l’embrasse tout en la percutant de plus en plus fort.
– Défonce-moi, oui !
– Tu aimes ça, hein ?
– Défonce ma chatte !

image érotique

DR.

Verlaine.
 
Ô ton con
Qu’il sent bon
J’y fouille
Tant de la gueule que du blair…

Salvador Dali.
 
Dans ma plus tendre enfance, probablement vers l’âge de six ans, bien avant la masturbation, je m’intéressais beaucoup au bien de l’humanité et j’avais des rêveries sociologiques pour que tout le monde soit heureux. […] Après, une fois, je me suis branlé – la première fois – et j’ai dit : « L’humanité ne m’intéresse plus. » J’ai commencé à m’intéresser à ma propre bite et à mes problèmes sexuels.

Le con d’Irène ! (1928) Louis Aragon
 
Entre les poils frisés comme la chair est belle sous cette broderie bien partagée par la hache amoureuse, amoureusement la peau apparaît pure, écumeuse, lactée. Et les plis joints d’abord des grandes lèvres bâillent. Charmantes lèvres, votre bouche est pareille à celle d’un visage qui se penche sur un dormeur, non pas transverse et parallèle à toutes les bouches du monde, mais fine et longue, et cruciale aux lèvres parleuses qui la tentent dans leur silence, prête à un long baiser ponctuel, lèvres adorables qui avez su donner aux baisers un sens nouveau et terrible, un sens à jamais perverti.
 
Que j’aime voir un con rebondir.
Comme il se tend vers nos yeux, comme il bombe, attirant et gonflé, avec sa chevelure d’où sort, pareil aux trois déesses nues au-dessus des arbres du Mont Ida, l’éclat incomparable du ventre et des deux cuisses. Touchez mais touchez donc vous ne sauriez faire un meilleur emploi de vos mains. Touchez ce sourire voluptueux, dessinez de vos doigts l’hiatus ravissant. Là que vos deux paumes immobiles, vos phalanges éprises à cette courbe avancée se joignent vers le point le plus dur, le meilleur, qui soulève l’ogive sainte à son sommet, ô mon église.

Cocon de chair (extrait) de Julien Courant dans Osez 20 histoires de sexe torride (La Musardine).
 
Leurs trois coeurs battent à l’unisson.
Vite. Fort. La chaleur est suffocante. La tête renversée, la bouche grande ouverte, elle aspire l’air moite de la pièce. Leurs trois corps glissent les uns contre les autres. Friction électrisante. Elle n’est plus que cette peau en feu, qu’une montée sans fin, une ivresse vertigineuse. Qu’y a-t-il au bout du chemin ? De l’autre côté de ce voile brillant, de cette suffocante agonie de plaisir ?
 
Quand bien même ce serait la mort, elle ne veut pas que cela s’arrête. Jamais. Ce sexe brûlant qui pilonne sa matrice. Ces fines mains élégantes qui la caressent. Leurs langues avides parcourant la moindre parcelle de son corps, s’emmêlant, s’insinuant partout en elle. Dans le chuintement de leur lutte amoureuse, dans l’odeur âcre de leurs transpirations mêlées, sa conscience se dissout. Son corps lui échappe tout à fait. Elle disparaît. Elle n’est plus qu’un long cri, qu’une décharge d’énergie, qu’une couleur éblouissante.
Blanche.

Gustave Flaubert.
 
C’est qu’il y a, monsieur, tant d’espèces de tétons différents. Il y a le téton pomme, le téton poire,- le téton lubrique, le téton pudique, que sais-je encore ? Il y a celui créé pour les conducteurs de diligence, le gros et franc-téton rond que l’on retire de dedans un tricot gris, où il se tient là bien chaudement gaillard et dur.
 
Il y a le téton du boulevard, lassé et tiède, ballotant dans la crinoline, téton que l’on montre aux bougies, qui apparaît entre le noir du satin, sur lequel on frotte sa p…, et qui disparaît bientôt.
 
Il y a des deux tiers de tétons nus à la clarté des lustres au bord des loges de théâtre, tétons blancs et dont l’arc semble démesuré comme le désir qu’ils vous envoient. Ils sentent bon, ceux-là ; ils chauffent la joue et font battre le coeur. Sur la splendeur de leur peau reluit l’orgueil, ils sont riches et semblent vous dire avec dédain : « Branle-toi, pauvre bougre, branle-toi, branle-toi. » Il y a encore le téton mamelle, pointu, orgiaque, canaille, mince de base, allongé, gros du bout. C’est celui de la femme que l’on baise en levrette, toute nue, devant une vieille psyché en acajou plaqué.

* crédit illustration © Raman Maisei – katjabakurova / Fotolia