[Blog] Citations érotiques

11 citations érotiques

Joë Bousquet; Ovide; Sade; Le Cantique des cantiques; Catherine Millet; Mathurin Régnier; Jean de La Fontaine; Marcel Proust …

Joë Bousquet.
 
C’est ainsi qu’il la prit après avoir abaissé sa nuque vers le sol, s’introduisant par derrière dans le réduit qui s’entrebâillait sous l’anus offert. […] au moment où elle jouit, il lui sembla que sa chair s’ouvrait comme un nid…

Anaïs Nin, Venus erotica, 1978.
 
La seule façon de l’exciter (le phallus) était de le regarder. Et désormais Marianne était en proie à un désir fou. Le portrait était sur le point d’être achevé et Marianne connaissait chaque partie de son corps, la couleur de sa peau, si claire et si dorée, la forme de chacun de ses muscles, et par-dessus tout son sexe constamment en érection, lisse, dur, attirant. […] Elle finit par perdre le contrôle d’elle-même et s’agenouilla devant ce sexe dressé.
 
Elle ne le toucha pas mais se contenta de le regarder en murmurant : « Qu’il est beau ! ». Cela eut sur lui un effet évident. Son sexe se durcit encore plus sous l’effet du plaisir. Elle était agenouillée très près de son pénis, qui était maintenant tout près de sa bouche, mais de nouveau elle se contenta de dire : « Qu’il est beau ! ».
 
Comme il ne bougeait pas, Marianne s’approcha, ouvrit légèrement les lèvres et avec une infinie délicatesse effleura la pointe de son sexe avec sa langue. Il ne bougea pas. Il resta là à regarder le visage de Marianne et la façon dont sa langue sortait de ses lèvres pour caresser l’extrémité de son sexe. Elle le lécha doucement, avec la délicatesse d’un chat, puis elle en prit une partie dans sa bouche et referma ses lèvres autour. Le pénis tremblait.

Ovide, L’Art d’aimer.
 
Même toi, à qui la nature a refusé les sensations de l’amoureux plaisir, feins, par des inflexions mensongères de goûter les douces joies. Combien il faut plaindre la femme chez laquelle reste insensible cet organe, qui doit procurer des jouissances à la femme comme à l’homme ! Mais que cette feinte ne se laisse pas déceler ! Que tes mouvements et l’expression même de tes yeux réussissent à nous tromper ! Que la volupté, que les mots, que la respiration haletante en donnent bien des illusions !

Sade, La Nouvelle Justine, 1797.
 
– Qui fouettes-tu, mon frère ? dit la demoiselle.
 
– Je voudrais que ce fût Justine.
 
– Cette jolie fille t’échauffe terriblement la tête ?
 
– Tu l’as vu, ma soeur : je t’ai foutue cette nuit deux coups, et je ne déchargeais que pour elle… je lui crois le plus délicieux cul… tu n’imaginerais pas le désir que j’ai de le voir. […]
Et ici Rodin leva par-derrière les jupons de sa soeur, et lui claqua les fesses assez fortement à plusieurs reprises.
 
– Branle-moi, Célestine, lui dit-il, mets-moi en train.
Et notre homme, s’asseyant sur un fauteuil, place son vit mollet dans les mains de sa soeur, qui, en deux ou trois tours de main, lui rendit bientôt toute son énergie. […]
 
– Prends des verges, dit Rodin en se relevant, et viens t’égayer sur mon cul; il n’est point de cérémonies au monde qui me mette plus en train que celle-là. J’ai besoin d’y être ce matin; mon imagination est très allumée et je sens que mes forces ne la soutiennent pas.
 
Célestine ouvre une armoire, en tire une douzaine de poignées de verges, qu’elle étale sur une commode, et, choisissant la meilleure, elle vient en flageller son frère, qui se branle, qui s’extasie sous les coups qu’on lui porte, en s’écriant toujours à voix basse :
 
– Ah ! Justine, si je te prenais… mais je te tiendrai, Justine, tu y passeras; il ne sera pas dit que je t’ai donné l’hospitalité pour rien… je brûle de voir ton cul, je le verrai…, je le fouetterai, je le fouetterai, ce beau cul, Justine; tu ne sais pas ce que sont mes désirs, quand le libertinage les allume.

Histoire de l’érotisme (Gallimard).
 
« La Demoiselle qui ne voulait pas entendre parler de foutre » raconte les aventures d’une jeune et jolie pucelle, fille d’un riche paysan, entichée de poésie et de métaphores. Un peu pimbêche, éprise d’idéal, elle ne supporte pas le langage cru des serviteurs de son père, qui ne cessent de parler de « cons », de « vits » et de « foutre ».
 
Séduite par un jeune homme de passage qui dit partager ses goûts, elle lui offre de partager son lit en tout bien tout honneur. Le garçon caresse le corps de la demoiselle et pose la main entre ses cuisses en l’interrogeant sur ce qu’il touche du bout des doigts. La pucelle lui dit qu’il s’agit de son pré qui n’a pas encore fleuri, et de sa fontaine dont l’eau n’a pas encore coulé.
 
À son tour, la demoiselle tâte le corps du garçon et prend à pleine main son sexe. Devant l’étonnement de la pucelle, le jeune homme lui répond qu’elle vient de saisir au collet son jeune poulain, un animal vigoureux et en pleine santé, mais qui n’a pas brouté de pré ni bu d’eau depuis deux jours, à la grande tristesse de ses deux palefreniers, qui ne le quittent en aucune occasion.
 
Chaque question ayant reçu sa réponse, le garçon baise aussitôt la pucelle, qui s’en trouve parfaitement satisfaite et n’y trouve plus rien à redire… »

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DR.

Le Cantique des cantiques, IV, 9-14.
 
Flaveurs
Tu me rends fou, ma soeur, ô ma fiancée,
tu me rends fou par une seule de tes oeillades,
par un seul cercle de tes colliers,
Que tes caresses sont belles, ma soeur, ô fiancée !
Que tes caresses sont meilleures que du vin,
et la senteur de tes parfums, que tous les baumes !
Tes lèvres distillent du nectar, ô fiancée;
du miel et du lait sont sous ta langue;
et la senteur de tes vêtements
est comme la senteur du Liban.
Tu es un jardin verrouillé, ma soeur, ô fiancée;
une source verrouillée,
une fontaine scellée !
Tes surgeons sont un paradis de grenades […].

Sade, La Philosophie dans le boudoir, 3ème dialogue, 1795.
 
MME DE SAINT-ANGE : Ce sceptre de Vénus, que tu vois sous tes yeux, Eugénie, est le premier agent des plaisirs de l’amour, on le nomme membre par excellence : il n’est pas une seule partie du corps humain dans laquelle il ne s’introduise; toujours docile aux passions de celui qui le meut, tantôt il se niche là (elle touche le con d’Eugénie), c’est sa route ordinaire… la plus usité, mais non pas la plus agréable; recherchant un temple plus mystérieux, c’est souvent ici (elle écarte ses fesses et montre le trou de son cul) que le libertin cherche à jouir ; nous reviendrons sur cette jouissance la plus délicieuse de toutes; la bouche, le sein, les aisselles lui présentent souvent encore des autels où brûle son encens; et quel que soit enfin celui de tous les endroits qu’il préfère, on le voit, après s’être agité quelques instants, lancer une liqueur blanche et visqueuse dont l’écoulement plonge l’homme dans un délire assez vif pour lui procurer les plaisirs les plus doux qu’il puisse espérer de sa vie.
 
EUGENIE : Oh! que je voudrais voir couler cette liqueur !
 
MME DE SAINT-ANGE : Cela se pourrait par la simple vibration de ma main; vois comme il s’irrite à mesure que je le secoue, ces mouvements se nomment pollution, et en terme de libertinage, cette action s’appelle branler.
 
EUGENIE : Oh! ma chère amie, laisse-moi branler ce beau membre.
 
DOLMANCE : Je n’y tiens pas ! laissons-la faire, madame, cette ingénuité me fait horriblement bander.

La vie sexuelle de Catherine M., Catherine Millet, 2001.
 
J’avais parfois affaire à des assauts tels que je devais m’accrocher des deux mains aux rebords de la table et pendant longtemps je gardais presque en permanence la trace d’une petite écorchure juste au-dessus du coccyx, là où ma colonne vertébrale avait frotté sur le bois rugueux.

Mathurin Régnier, Sonnet (1608).
 
Eh bien mon doux ami, comment vous portez-vous ?
Êtes-vous satisfait du con de Magdelaine ?
Quant à moi, je suis bien, j’ai le vit en haleine,
Tout prêt comme il me semble à foutre quatre coups.
Je prends tant de plaisir à l’heure que je fous
Et que Rose sous moi à foutre se démeine
Que lassé de mon âme au bout du vit la meine
Pour faire un lit d’honneur entre ses deux genoux.
Mon vit en y pensant se roidit et s’eschauffe
Tellement que sa forme apparaît par dehors ;
Au souvenir de Rose je fais lever ma chausse.
Rose de qui le con a de roses les bords,
Où je voudrois fourrer les couilles et le corps
Et là comme un anchois me fondre tout en sausses !

Jean de La Fontaine.
 
Aimons, foutons, ce sont plaisirs / Qu’il ne faut pas que l’on sépare;
La jouissance et les désirs / Sont ce que l’âme a de plus rare.
D’un vit, d’un con et de deux coeurs, / Naît un accord plein de douceurs,
Que les dévots blâment sans cause. / Amarillis, pensez-y bien :
Aimer sans foutre est peu de chose / Foutre sans aimer ce n’est rien.

Marcel Proust (Les plaisirs et les jours).
 
Nous avions fermé à clef les deux portes, et lui, son haleine sur mes joues, m’étreignait, ses mains furetant le long de mon corps. Alors tandis que le plaisir me tenait de plus en plus, je sentais s’éveiller, au fond de mon coeur, une tristesse et une désolation infinies; il me semblait que je faisais pleurer l’âme de ma mère, l’âme de mon ange gardien, l’âme de Dieu. Je n’avais jamais pu lire sans frémissements d’horreur le récit des tortures que des scélérats font subir à des animaux, à leur propre femme, à leurs enfants; il m’apparaissait confusément maintenant que, dans tout acte voluptueux et coupable, il y a autant de férocité de la part du corps qui jouit, et qu’en nous autant de bonnes intentions, autant d’anges purs sont martyrisés et pleurent.
 
« Bientôt mes oncles auraient fini leur partie de carte et allaient revenir. Nous allions les devancer, je ne faillirais plus, c’était la dernière fois… Alors, au-dessus de la cheminée, je me vis dans la glace.
Toute cette vague angoisse de mon âme n’était pas peinte sur ma figure, mais toute elle respirait, des yeux brillants aux joues enflammées et à la bouche offerte, une joie sensuelle, stupide et brutale.
Je pensais alors à l’horreur de quiconque m’ayant vue tout à l’heure embrasser ma mère avec une mélancolique tendresse, me verrait ainsi transfigurée en bête.
 
Mais aussitôt se dressa dans la glace, contre ma figure, la bouche de Jacques, avide sous ses moustaches. Troublée jusqu’au plus profond de moi-même, je rapprochai ma tête de la sienne, quand en face de moi je vis, oui je le dis comme cela était, écoutez-moi puisque je peux vous le dire, sur le balcon, devant la fenêtre, je vis ma mère qui me regardait hébétée. Je ne sais si elle a crié, je n’ai rien entendu, mais elle est tombée en arrière et est restée la tête prise entre les deux barreaux du balcon… »

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