Kate Millett, Jean Bodel, Vanessa Duriès, Anna Rozen, Catherine Millet, Louis Aragon, Christine Angot, Platon, Emile Desjardins, …

Kate Millett.
Je n’avais jamais été baisée par une femme, durement, à fond, tout entière comme par un homme. […] j’ai eu cette révélation comme on pénètre dans une salle mystérieuse, quand elle m’a entraînée là où j’imaginais ne plus pouvoir supporter la douleur et puis plus loin encore là où il n’y avait pas de douleur du tout.

Jean Bodel, Le Songe des vits (XIIe siècle).
Puis il l’accole étroitement et l’embrasse,
Et lui baise la bouche tendre ;
Et le sexe commence à se tendre,
Qu’elle échauffe et enchante.
Et dans la paume de la main il le lui plante.

Vanessa Duriès « le lien », 2000.
Les hommes s’approchaient de moi et je sentis brusquement des dizaines de doigts me palper, s’insinuer en moi, me fouiller, me dilater… J’éprouvais un plaisir enivrant à être exhibée ainsi devant des inconnus…

L’Escole des Filles ou la Philosophie des dames (1665).
– Fanchon : Mais après tout, ces filles qui sont si timides et qui ont si peur d’engrosser, comment peuvent-elles faire quand l’envie leur en prend […] ?
– Suzanne : […] elles se contentent de godemichés, ou de simple engins de velours ou de verre formé à la ressemblance d’un membre viril naturel, […] ou, faute de cela, mettent le doigt au con tant avant qu’elles peuvent, et se font ainsi décharger […] car le foutre étant naturel comme le manger et le boire, quand elles ont passé quinze ans elles ne sont plus dans l’innocence, et faut bien qu’elles apaisent leur chaleur naturelle vitale. »

Anna Rozen « plaisir d’offrir, joie de recevoir » (ed. La Dilettante, 1999).
Un sexe dans une main, mon autre pressant la courbe creuse d’une aine nerveuse. La douceur un peu timide du brin tendre qui vient succéder à l’énergie décidée du blond pointu. Toutes mes places sont prises, je ne suis lâchée que pour être reprise. Mains affairées, bouche émerveillée…



Catherine Millet « la vie sexuelle de Catherine M. (éditions du Seuil, 2001).
On m’a plaquée contre un mur perpendiculaire. Deux hommes me soutenaient par-dessous les bras et les jambes, tandis que les autres se relayaient contre le bassin auquel j’étais réduite.

Louis Aragon, le Paysan de Paris, 1926.
Charme des doigts impurs purifiant mon sexe, elle a des seins petits et gais, et déjà sa bouche se fait familière. Plaisante vulgarité, le prépuce par tes soins se déplie, et ces préparatifs te procurent un contentement enfantin.

Christine Angot, Rendez-vous, Stock, 2006.
Il m’avait léchée, il était plutôt du genre obstiné, volontaire, il le faisait bien, il baladait sa langue sur mon clitoris délicatement, peu d’hommes me l’avaient fait aussi bien. J’avais juste été surprise quand il m’avait demandé de relever mes poils, pour que sa langue ne soit pas encombrée, de les tenir avec ma main.

Les jeux du plaisir et de la volupté (La Musardine).
– Une partouze, Nicole…, un soir au Bois ! … où j’ai joué la Nymphe violée par deux satyres !
– Oh, deux ! Ensemble ?
– Bien sûr. L’un m’enculait, l’autre me baisait. J’étais entre eux, suspendue en l’air, mes jambes ployées et ramenées aux épaules. J’étais complètement nue et bien éclairée par les phares de l’auto braqués sur notre groupe. Et mon mari était dans le ravissement de donner le spectacle de mon double accouplement à une dizaine de ses amis et à quelques étrangers de marque. Alors tout à coup, la police est survenue. Et tu comprends, maintenant, pourquoi mon divorce – ce divorce imposé par nos deux familles – a été jugé à huis clos.
– Oui, tout s’éclaire… Mais dis-moi : tes deux satyres, c’était en même temps ? Tu as trouvé ça bon ? Tu as eu du plaisir ?
– Ne m’en parle pas. Un plaisir fou. Tu vois la scène : ces deux hommes en habit et moi nue entre eux, avec leurs vits dans mon derrière et dans mon conin. Ah ce que j’ai pu jouir ma chère. Jouir ! Tu n’en as pas idée, et figure-toi ma veine, Nicole, une veine inouïe : jouir juste avant l’arrivée des agents. Ah, que je te baise, Chérie !
– Et moi… crie-t-elle tout à coup, en extase, moi aussi, Suzy, moi aussi, je jouis, je jouis…

Platon.
Existe-t-il plaisir plus grand ou plus vif que l’amour physique ? Non, pas plus qu’il n’existe plaisir plus déraisonnable.


Emile Desjardins « mes étapes amoureuses » (1890).
Sur le cunnilingus :
À peine ai-je posé ma bouche sur ces deux lèvres merveilleuses qu’elles s’entrouvent sous mon baiser, sans le secours de mes doigts. Une fine odeur de violettes se dégagent de l’asile entrouvert, ce qui me prouve que la gentille soubrette soigne sa bouche d’en bas comme celle d’en haut.
Vite ma langue pénètre dans l’asile entrebâillé et rencontre, tout à l’entrée, le petit prisonnier fièrement développé qui semble venir au devant de mes lèvres, et je prodigue, au centre des délices, de suaves caresses. Je n’eus pas loin à aller pour y amener la volupté qui provoqua dans cette jolie bouche du milieu une émission de perles d’amour, en même temps que des soupirs enchantés dans celle d’en haut.
Je quitte l’embouchure pour contempler mon oeuvre; le petit bouton, qui frétille toujours, est tout luisant d’une petite écume blanche et les poils en bordure sont constellés de perles.