[Blog] Citations érotiques

12 citations érotiques

Jim Harrison; Louis Perceau; Andrea de Nerciat; Colette; Flaubert; Jerzy Kosinski; Mirabeau; Pierre Louÿs; Verlaine; …

Anonyme, Thérèse philosophe (1764).
 
– Oui, cher amant ! m’écriai-je, je suis toute à toi ; frappe-moi, je ne crains plus tes coups. »
À l’instant vous tombâtes entre mes bras ; je saisis, sans hésiter la flèche qui jusqu’alors m’avait paru si redoutable, et je la plaçai moi-même à l’embouchure qu’elle menaçait ; vous l’enfonçâtes, sans que vos coups redoublés m’arrachassent le moindre cri ; mon attention fixée sur l’idée du plaisir ne me laissa pas apercevoir le sentiment de la douleur.
 
Déjà l’emportement semblait avoir banni la philosophie de l’homme maître de lui-même, lorsque vous me dîtes avec des sons mal articulés : « Je n’userai pas Thérèse, de tout le droit qui m’est acquis : tu crains de devenir mère, je vais te ménager ; le grand plaisir s’approche; porte de nouveau ta main sur ton vainqueur, dès que je le retirerai et aide-le par quelques secousses à… il est temps ma fille ; je… de… plaisirs.
 
– Ah ! je meurs aussi, criai-je, je ne me sens plus, je… me pâ… me. »

Jim Harrison.
 
[…] je me suis agenouillé devant elle pour lui passer sur les jambes et les fesses la lotion anti-moustique de Cutter, tout en lui embrassant le sexe. Elle émettait des sons merveilleux et semblait faire partie des bois.

Louis Perceau ( dit Vérineau ) ( 1883 – 1942).
 
Viens t’asseoir sur mon dard enduit de vaseline
Car je connais tes goûts, ma vicieuse Line,
Et qu’il te faut sentir
Un gros membre enfoncé dans tes chairs élastiques,
Cependant que d’un doigt prompt à te divertir
Par-devant tu t’astiques.
 
Sur ce clou palpitant assise sans bouger,
Tu n’attends le plaisir que de ton doigt léger,
Mais sitôt qu’il s’amène,
Lancinant et rapide, infernal et profond,
Ton corps comme en fureur sur mon dard se démène
Pour l’entrer jusqu’au fond !

Andrea de Nerciat, romans libertins (1776).
 
La foudre au plaisir nous anéantit… Nous goûtames mieux, un moment après, les douceurs dont nous venions de nous ouvrir la source. Ce fut alors que nous jouîmes en nous possédant et que nous pûmes apprécier les expressions flatteuses dont nous nous caressions réciproquement pendant que nos âmes se préparaient à une seconde réunion. Le même instant nous priva derechef de toutes la facultés de notre être.

Colette « L’ingénue libertine » (1909).
 
Tantôt elle joignait les mains, les rapprochait de sa bouche crispée, et semblait en proie à un enfantin désespoir… Tantôt elle haletait, bouche ouverte, enfonçant aux bras d’Antoine ses ongles véhéments. L’un de ses pieds, pendant hors du lit, se leva, brusque, et se posa une seconde sur la cuisse brune d’Antoine qui tressaillit de délice…(…)
 
Minne, assise au milieu de son lit foulé, écoute au fond d’elle-même le tumulte d’un sang joyeux. Elle n’envie plus rien, ne regrette plus rien. La vie vient au-devant d’elle, facile, sensuelle, banale comme une belle. Antoine a fait ce miracle.

Flaubert (à propos d’Emma Bovary) (1857).
 
Le drap de sa robe s’accrochait au velours de l’habit. Elle renversa son cou blanc, qui se gonflait d’un soupir; et défaillante, tout en pleurs, avec un long frémissement et se cachant la figure, elle s’abandonna.

« La Fouteuse infatiguable ».
 
Je fouterai sans cesse,
En dépit de maman.
Non, rien ne m’intéresse
Que le vit d’un amant
Quand je sens ses deux couilles,
Je pâme de plaisir,
Et bientôt je m’embrouille,
Son vit me fait mourir.
Maman, dans son jeune âge,
Foutait sans doute aussi ;
Et mon père, je gage,
Dut avoir un bon vit.
Il n’est plus de ce monde ;
Mais je vois que maman,
Dans sa douleur profonde,
Le voudrait voir vivant.
Je n’ai point de richesse ;
Mais mon con, n’est-ce rien ?
Mes tétons et mes fesses
M’en procureront bien.
Une pine nerveuse,
Et deux couillons dodus,
Sont pour une fouteuse
Les trésors de Crésus.
Je veux, quoiqu’on en dise,
Foutre jusqu’au tombeau.
Mourir dans cette crise,
Est-il un sort plus beau !
Que sur ma tombe on grave,
Pour toute inscription :
Ici gît le plus brave
Et déterminé con.

Jerzy Kosinski.
 
Il la souleva doucement, se glissa sous elle et l’amena lentement sur ses cuisses, la pénétrant, emplissant sa chair avec la sienne…

Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau, Le Rideau levé ou l’Éducation de Laure (1786).
 
Un homme « éduque » sa belle-fille avec l’aide d’une jeune servante, Lucette.
 
Je souhaitais vivement le voir dans l’état où j’étais ; je l’en pressai avec instance ; il y fut bientôt. Lucette le dégagea de tous ses vêtements ; il me coucha sur le lit, mes fesses posées sur le coussin. Je tenais en main le couteau sacré qui devait à l’instant immoler mon pucelage.
 
Ce vit que je caressais avec passion, semblable à l’aiguillon de l’abeille, était d’une raideur à me prouver qu’il percerait rigoureusement la rose qu’il avait soignée et conservée avec tant d’attention.
 
Mon imagination brûlait de désir ; mon petit conin tout en feu appétait ce cher vit, que je mis aussitôt dans la route. Nous nous tenions embrassés, serrés, collés l’un sur l’autre ; nos bouches, nos langues se dévoraient. Je m’apercevais qu’il me ménageait ; mais passant mes jambes sur ses fesses et le pressant bien fort, je donnai un coup de cul qui le fit enfoncer jusqu’où il pouvait aller.
 
La douleur qu’il sentit et le cri qui m’échappa furent ceux de sa victoire. Lucette, passant alors sa main entre nous, me branlait, tandis que, de l’autre, elle chatouillait le trou de mon cul. La douleur, le plaisir mélangés, le foutre et le sang qui coulaient, me firent ressentir une sublimité de plaisir et de volupté inexprimables. J’étouffais, je mourais ; mes bras, mes jambes, ma tête tombèrent de toutes parts ; je n’étais plus à force d’être. Je me délectais dans ces sensations excessives, auxquelles on peut à peine suffire.
 
Quel état délicieux ! Bientôt, j’en fus retirée par de nouvelles caresses ; il me baisait, me suçait, me maniait les tétons, les fesses, la motte ; il relevait mes jambes en l’air pour avoir le plaisir d’examiner, sous un autre point de vue, mon cul, mon con, et le ravage qu’il y avait fait.
 
Son vit que je tenais, ses couilles que Lucette caressait, reprirent bientôt leur fermeté. Il me le remit.
Le passage facilité ne nous fit plus sentir, dès qu’il fut entré, que des ravissements. Lucette, toujours complaisante, renouvela ses chatouillements, et je retombai dans l’apathie voluptueuse que je venais d’éprouver.

Pierre Louÿs, Les Nymphes, 1938.
 
Oui, des lèvres aussi, des lèvres savoureuses
Mais d’une chair plus tendre et plus fragile encore
Des rêves de chair rose à l’ombre des poils d’or
Qui palpitent légers sous les mains amoureuses.
Des fleurs aussi, des fleurs molles, des fleurs de nuit,
Pétales délicats alourdis de rosée
Qui fléchissent, pliés sur la fleur épuisée,
Et pleurent le plaisir, goutte à goutte, sans bruit.
Ô lèvres, versez-moi les divines salives
La volupté du sang, la chaleur des gencives
Et les frémissements enflammés du baiser
Ô fleurs troublantes, fleurs mystiques, fleurs divines,
Balancez vers mon coeur sans jamais l’apaiser,
L’encens mystérieux des senteurs féminines.

Verlaine.
 
Balanide IV
 
Gland, point suprême de l’être
De mon maître,
De mon amant adoré
Qu’accueille avec joie et crainte,
Ton étreinte
Mon heureux cul, perforé
 
Tant et tant par ce gros membre
Qui se cambre,
Se gonfle et, tout glorieux
De ses hauts faits et prouesses,
Dans les fesses
Fonce en élans furieux. –
 
Nourricier de ma fressure,
Source sûre
Où ma bouche aussi suça,
Gland, ma grande friandise,
Quoi qu’en dise
Quelque fausse honte, or, çà,
 
Gland, mes délices, viens, dresse
Ta caresse
De chaud satin violet
Qui dans ma main se harnache
En panache
Soudain d’opale et de lait.

Anonyme, Le Godemiché royal (1789).
 
Note :
Junon, abandonnée par son mari, s’adresse à sa domestique Hébé qui vient de lui proposer les services sexuels de plusieurs Dieux, pour lui signifier son enthousiasme.
 
Hébée
– Des vits de ces lurons
Le plus court porte au moins quinze pouces de long.
Junon
– C’est comme je veux. Et de circonférence ?
Hébée
– Huit pouces pour le moins, si j’en crois l’apparence.
Junon, après avoir un peu rêvé.
– Quinze pouces de long ! huit de circonférence !
Ah ! mon con en décharge aussitôt que j’y pense ;
Qu’ils viennent donc ici, qu’ils inondent mon con !
Hébée, tu leur diras que la tendre Junon,
Puisqu’il faut la nommer, est plus chaude que braise ;
Que j’ai le cul léger, je ne me sens pas d’aise !
Mais tous sont-ils, enfin, de robustes fouteurs,
Hébée, puis-je t’en croire ? excuse mes frayeurs ?
Ah ! si leurs vits, peu faits à pousser la décharge,
En entrant dans mon con, quoique vaste et fort large,
En sortaient aussitôt… Non, non, tu t’y connais,
Et ta flamme amoureuse ne me trompa jamais ;
Qu’ils viennent, c’en est fait, je vais foutre sans bornes,
Je vais à mon époux planter cornes sur cornes ;
Le jean-foutre aujourd’hui va sentir à son tour
La vengeance qu’inspirent et la rage et l’amour :
Qu’ils paraissent soudain, ma motte bien lavée,
Ma chemise et mes jupes hautement retroussées,
Et le foutre coulant de mon con à plein seau,
Sera cru des mortels un déluge nouveau.

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