Jorge Amado; Apollinaire; Pier Paolo Pasolini; Lucrèce; Philippe Djian; Pierre-Corneille Blessebois; Louise Labé; Catherine Millet …

C. Beyala.
[…] et à la moindre occasion volée aux regards curieux, nos corps s’enroulaient comme des lierres, s’échauffait à la braise…

Jorge Amado.
[…] la première fois, il la posséda furieusement, presque avec rage, déchiquetant les somptueuses jupes royales […], arrachant les jupons amidonnés, la laissant en corset et en grande collerette glacée. Un ouragan.

Catherine Millet, La vie sexuelle de Catherine M.
À l’entrée de Perpignan, Jacques gare la voiture sur un parking vide et très éclairé, au pied d’un immeuble de type HLM.(…) il me branle de trois ou quatre doigts vigoureux. Cela me plaît d’entendre le clapotement des grandes lèvres inondées; le bruit franc me réveille de mes fantasmes.

Ovide, L’art d’aimer, II (an1).
Si tes actes, quoique bien cachés, viennent à se découvrir, même découverts, nie-les jusqu’au bout.
Ne sois ni soumis ni plus caressant qu’à l’ordinaire; ce sont là de fortes marques d’un coeur coupable.
Mais n’épargne pas tes reins; la paix est à ce seul prix : c’est le lit qui doit prouver que tu n’as pas auparavant goûté les plaisirs de Vénus.

Florence Dugas, L’Evangile d’Eros, 1997.
Elle boit une gorgée puis prend le glaçon dans sa bouche, et se penche sur le ventre de Laurence […] Ses lèvres l’amènent au bord de l’orgasme, le glaçon brûlant recule le plaisir tout en l’y ramenant […]. Quand il n’en reste plus qu’une petite noix, Marie-Agnès l’enfonce d’un coup de langue dans le vagin.

Apollinaire.
Je t’adore mon Lou et par moi tout t’adore…
Et je te vois partout toi si belle et si tendre
Les clous de mes souliers brillent comme tes yeux
La vulve des juments est rose comme la tienne
Et nos armes graissées c’est comme quand tu me veux
O douceur de ma vie c’est comme quand tu m’aimes…
Je songe au goût de ta chair et je songe à tes hanches…

Pier Paolo Pasolini.
Et pendant qu’ils faisaient ce qu’ils avaient à faire […] en douce, tout en douce, elle glissa une main le long du pantalon du frisé accroché à la cloison […] et rafla le magot qu’elle fourra dans son sac.

Lucrèce, De renum natura, IV, 1997.
Au détroit fougueux de la vie, dès que s’épanche en nous
la semence première, le jour de sa maturation,
de l’extérieur confluent les images de divers corps,
promesses d’un beau visage et d’un teint éclatant,
qui excitent les régions gonflées par la semence :
ainsi dans l’illusion d’avoir consommé l’acte,
on la répand à flots, souillant ses vêtements. […]



Anonyme (XVIIe siècle).
Un compagnon, par charité,
Fourbissait le bas d’une dame,
Et la dame de son côté
Levait le con pour sauver l’âme.
Elle se pâme de plaisir
Quand elle eut fait mainte bricole,
Et s’écrier : « Hélas, mon désir !
Sauvez-moi, mon âme s’envole ! »
Lui qui la voyait aux abois,
Immobile comme une souche,
Pour fermer deux trous à la fois,
Lui mit la langue dans la bouche.
« Beaux yeux, dit-il, remplis d’appas,
Mettez toute crainte en arrière ;
Votre âme ne s’enfuira pas,
Si vous bouchez bien le derrière ! »

Philippe Djian.
J’avais planté mon nez, telle une gaufrette, dans son vagin rosé, écartant un côté du slip léopard à la manière d’un petit rideau dans une maison de poupée.

Pierre-Corneille Blessebois, Le Rut ou la Pudeur éteinte (1676).
Dorimène, à ce doux accueil,
Perdit à son tour la parole,
Et pendant que Poquet vertement la bricole,
Pour mieux ouvrir le cu laissa clore son oeil.
Poquet avait un vit d’ébène
De la longueur d’un demi-pied,
Dont il avait jadis maint con estropié,
Mais qui fit à ce coup grand bien à Dorimène.
Il avait l’air d’un rouleau de tabac
Tout semblable à celui dont le Diable, au sabbat,
Enconnait autrefois cette magicienne
Que l’on appelait Madeleine,
Et dont le père Esprit traça le noir ébat.
Un poil noir et frisé composait sa moustache,
Son oeil était ouvert comme un gros robinet,
Il avait, par respect, décoiffé son bonnet,
Pour donner dans le doux de cette humide cache.
Le con de Dorimène était un petit mont
Qu’appuyaient à plaisir deux colonnes d’ivoire ;
Il était mollement ombragé d’un poil blond
Et distillait un sucre où l’amour allait boire.
Une languette coraline
S’y laissait voir malgré la nuit
Et par ce jour qu’elle produit,
Priape se glissa jusques à sa poitrine.
Ah ! cher lecteur, que ces moments
Furent doux à ces deux amants !
Combien de fois leurs coeurs l’un dans l’autre passèrent!
Que leurs accords furent charmants !
Et que le sort pour lequel ils quittèrent
Leur ravit de contentements !



Louise Labé, Sonnets (1555).
Baise m’encor, rebaise-moi et baise ;
Donne m’en un de tes plus savoureux,
Donne m’en un de tes plus amoureux ;
Je t’en rendrai quatre plus chauds que braise.
Las ! Te plains-tu ? Ça, que ce mal j’apaise,
En t’en donnant dix autres doucereux.
Ainsi, mêlant nos baisers tant heureux,
Jouissons-nous l’un de l’autre à notre aise.
Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soi et son ami vivra.
Permets m’Amour penser quelque folie :
Toujours suis mal, vivant discrètement,
Et ne me puis donner contentement
Si hors de moi ne fais quelque saillie.