La Gay Pride est une manifestation LGBT dans l’espace public qui affirme l’identité homosexuelle, bisexuelle, queer et trans, une réponse devenue festive à des décennies, des siècles d’oppressions religieuses et sociales, de violences physiques et de souffrances morales.
La Marche des fiertés n’est pas apparue ex nihilo mais est le fruit d’une histoire.

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Dans les années 1950 aux Etats-Unis, la communauté LGBT était stigmatisée par des lois dans le but de leur interdire des emplois gouvernementaux et des postes dans l’armée. En 1953, le président Dwight D. Eisenhower a promulgué un décret qui interdisait aux hommes et femmes homosexuel(le)s de travailler pour le gouvernement fédéral.
En 1952, l’homosexualité est définie comme une « perturbation de la personnalité sociopathique » par l’American Psychiatric Association et l’activité sexuelle homosexuelle est interdite par les lois anti-sodomie. Les bars gays et lesbiens sont constamment perquisitionnés par la police en raison de rassemblements et d’activités homosexuelles. Certains bars refusent de recevoir des hommes et des femmes homosexuel(le)s du fait que la New York Liquor Authority a déclaré que l’homosexualité était « contraire aux bonne moeurs ».
C’est dans ce contexte où l’existence même des personnes homosexuelles était criminalisée, où ces personnes risquaient de se retrouver en prison pour avoir voulu prendre un verre, et dont les droits et la sécurité étaient compromis simplement en raison de leurs relations amoureuses que survinrent le 28 juin 1969, les émeutes de Stonewall alors même qu’un mouvement se préparait à travers les Etats-Unis pour lutter contre ce système oppressif.
Le Stonewall Inn, un bar gay depuis 1966 tenu par un mafieux notoire, situé dans le quartier de Greenwich Village à New York, connaissait un vif succès. La plupart des descentes de police dans ce bar s’étaient jusqu’ici déroulées dans un calme relatif accompagné de quelques brimades, la police corrompue par des pots-de-vin payés par la mafia, et habituellement seuls le directeur et quelques employés étaient arrêtés, le bar fermé pour la nuit, rouvert la nuit suivante ou même quelques heures après la perquisition.
Mais celle qui s’est déroulée le 28 juin 1969 ne s’est pas passée comme prévu, opération menée par un inspecteur moins véreux queles autres et, d’après son témoignage des années plus tard, autant décidé à faire la peau de la mafia locale qui tenait ce bar que de s’en prendre à la population gay qui le fréquentait, cette fois-ci les 200 clients à l’intérieur du Stonewall Inn refusèrent de subir une nouvelle fois en silence cette oppression et la stigmatisation dont ils faisaient l’objet.

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Dès lors l’intention de la police cette nuit-là fut d’arrêter tous les membres du club, mais la gestion brutale de la situation par la police, dont les interpellations étaient accompagnées d’humiliations verbales et physiques, exacerba les tensions, poussant les clients à réagir plus vivement.
Vers 1h30 du matin, sous l’impulsion de Stormé DeLarverie, lesbienne métisse et Marsha P. Johnson, une drag queen militante des droits des transgenres et une figure importante de l’histoire des LGBT aux Etats-Unis, arrivée plus tard sur les lieux, les clients du bar s’insurgèrent contre la police en lui envoyant toutes sortes de projectiles, policiers qui ripostèrent violemment. L’affrontement se poursuivit jusqu’à quatre heures du matin, sans faire de morts mais avec de nombreux blessés.
Durant trois jours, de plus en plus de manifestants se rassemblèrent dans Christopher Street où se trouve le Stonewall, pour protester contre les mauvais traitements policiers et la discrimination sociale dont ils étaient victimes. Les émeutes de Stonewall sont désormais considérées comme l’événement déclencheur du mouvement de défense des droits des homosexuels et le bar Stonewall Inn comme le lieu où la fierté homosexuelle a commencé à s’affirmer dans l’espace public, face à la haine et aux discriminations.
Dans les années qui ont suivi ces émeutes, la communauté LGBT s’est organisée et structurée, le Gay Liberation Front est créé par Craig Rodwell, partenaire d’Harvey Milk, et en 1970 une marche fut organisée en l’honneur du jour de la libération de Christopher Street, la « Christopher Street Liberation Day Parade », célébrant ainsi l’anniversaire des émeutes de Stonewall, plus de 2000 personnes empruntèrent la Sixième Avenue de New York en direction de Central Park, mouvement initial qui a inspiré de nombreuses autres marches aux États-Unis et dans de nombreuses villes à travers le monde.
Le Stonewall Inn devenu un haut lieu du militantisme LGBT, mis la clé sous la porte en décembre 1969 pour raison financière, avant de rouvrir trente ans plus tard et être classé monument national par Barack Obama en 2016.
Significations du drapeau arc-en-ciel LGBT.

Histoire de ce drapeau : en 1978, Harvey Milk, superviseur (conseiller municipal) de la ville de San Francisco et premier homme politique ouvertement homosexuel élu à une fonction publique en Californie, chargea l’artiste et militant Gilbert Baker de créer un emblème de la communauté queer. Plus précisément, Harvey Milk voulait remplacer le triangle rose précédemment utilisé, qui prenait un sens différent après que les nazis l’aient utilisé pour identifier les homosexuels.
Selon Gilbert Baker, ce drapeau a été inspiré par les révolutions américaine et française et par la communauté homosexuelle au coeur d’un bouleversement, d’une bataille pour un changement de statut et l’égalité des droits, dans une quête de liberté qui méritait un nouveau symbole.
Chaque bande possède une signification différente :
le rose représente la sexualité; le rouge : la vie et la guérison, l’orange : la santé et la fierté; le jaune : la lumière du soleil; le vert : la nature; le turquoise : la magie et l’art; le bleu : la sérénité et l’harmonie; le violet : l’esprit.