Il est normal pour un couple de se disputer de temps en temps et d’éprouver des désaccords, mais ces conflits ne compromettent pas nécessairement la relation et les liens tissés entre chaque partenaire.
En fait, il y a même des moments où les désaccords peuvent réellement rapprocher et renforcer le couple, la clé réside dans la façon dont les partenaires décident de gérer le conflit.
Les couples avec de faibles dispositions à la résolution des conflits s’engagent généralement dans une forme de lutte ou de comportements teintés d’indifférence ou de rancoeur.
Ils se disputent et nourrissent mutuellement une rancune tenace qui peut durer des années ou alors ils fuient et évitent les problèmes importants en les balayant sous le tapis, voire également, après des discussions sans fin avec des arguments qui n’apportent aucunes solutions, chacun se ferme à l’autre aussi bien sur le plan relationnel qu’émotionnel et vaque à ses occupations à l’extérieur du couple, s’isole sans s’investir dans la relation.
Les couples heureux ont la capacité de résoudre les problèmes, ils mettent l’accent sur la prise en charge de la question à l’origine du conflit plutôt que d’attaquer directement le partenaire.
Le conflit est souvent alimenté par un manque de communication, quand ces couples commencent à discuter, ils ne cherchent pas à s’engager dans un conflit oral mais plutôt à résoudre le problème en écoutant les opinions et points de vue de chacun sans jugement et en se posant des questions tout en conservant un ton et un langage détendus et ouverts, ce qui nécessite de contrôler sa colère.
Dès lors qu’ils ont identifié le problème, il leur devient plus facile de s’entendre sur un objectif commun qui permettra de dépasser le stade conflictuel.
D’après Philippe Brenot dans « Le Sexe et l’Amour » (éd. Odile Jacob) :
(…) les difficultés conjugales ne s’arrangent pas avec le temps, au contraire elles se compliquent, se mêlent de sentiments de déception, de désillusions, parfois d’une dépression et elles éloignent chaque jour un peu plus les deux conjoints. L’aide d’un thérapeute n’est cependant pas obligatoire et de nombreux couples dépassent les crises en se régénérant à cette occasion.
D’une certaine façon, ils inventent alors un nouveau couple mieux adapté à leurs nouvelles conditions de vie, avec l’expérience et les enseignements de cette crise dépassée. Cela nécessite toujours dialogue et compréhension, écoute et partage. Si le mal-être du couple s’installe, si la sexualité et l’intimité sont menacés, si les querelles sont fréquentes, il est toujours utile de parler avec un tiers (psychologue, sexologue, psychiatre, conseiller conjugal).
Et même lorsque le couple entre dans une vraie colère dans le cas d’un désaccord profond, les partenaires trouvent toujours le moyen de rester proche l’un de l’autre et de conserver une complicité, et une fois que l’affaire est réglée, ils pardonnent et oublient. Plus important encore, les couples heureux ont la capacité d’apprendre et de grandir à travers leurs difficultés interpersonnelles : comme le bon vin, leur relation s’améliore avec l’âge.
La solution aux difficultés conjugales consiste à inventer des couples successifs avec le même partenaire pour vivre les moments différents de la vie à deux en dépassant les crises par le changement.
Philippe Brenot dans « Le Sexe et l’Amour » (éd. Odile Jacob)