La pornographie appréhendée comme objet d’étude culturel avec une sélection d’ouvrages; et une liste de sites X sur Internet.
Qu’apprendre sur le porno ? La pornographie comme objet d’étude.
Pendant très longtemps seuls la sexualité et l’érotisme ont fait l’objet d’études diverses, la pornographie était un impensé marginalisé alors qu’en tant qu’objet du réel et phénomène culturel, fascinant ou rebutant, elle pouvait être analysée et fournir un champs d’investigation et de savoir aussi bien dans les domaines de l’éthique, l’esthétique, la sociologie, la psychologie, la psychanalyse, le droit, l’économie, etc. en tâchant de s’éloigner des préjugés binaires bons ou mauvais, du moralisme normatif et d’apporter une critique nuancée et sourcée, ce à quoi s’attachent désormais les ouvrages présentés ci-dessous.

Dictionnaire de la pornographie. – Sous la direction de Philippe Di Folco (Presses Universitaires de France)
Ce dictionnaire comporte 450 entrées rédigées par une équipe de chercheurs internationaux pour autant d’angles critiques, d’approches complémentaires qui émanent de tous les domaines de connaissance, afin de mieux connaître la pornographie.
Penser la pornographie. – Ruwen Ogien (Presses Universitaires de France)
Cet ouvrage s’attache à définir la notion même de pornographie, a contrario de tout moralisme et sous l’angle de l’éthique minimale, et tente de répondre à une multitude de questions problématiques quant à sa nature même, sa production et sa réception, questionnement résumé dans l’avant-propos dont voici un extrait :
Qu’est-ce qui distingue les images dites « pornographiques » de toutes ces représentations explicites d’organes ou d’actes sexuels qu’on trouve dans les guides conjugaux, les manuels de sage-femme, les livres d’art, les documentaires scientifiques ou les encyclopédies médicales ?
Existe-t-il des raisons valables d’opposer « pornographie » et « érotisme » ? La pornographie est-elle nécessairement « obscène » ? Que signifie exactement « obscène » ?
À quoi, en général, l’adjectif « pornographique » peut-il s’appliquer ? Un rêve peut-il être pornographique ? Peut-on avoir des souvenirs « pornographiques » ? Les relations sexuelles, les accessoires sexuels, les organes génitaux peuvent-ils être « pornographiques » ou doit-on réserver l’adjectif « pornographique » à leur représentation écrite, filmée, photographiée, dessinée, etc. ?
Qui consomme de la pornographie ? Qui désapprouve la pornographie ? Ceux qui désapprouvent sont-ils aussi ceux qui ne consomment pas ? Comment se fait-il que la pornographie continue d’être massivement désapprouvée, même dans les pays où elle est massivement consommée ?
La production de pornographie visuelle est-elle nécessairement liée à des relations de travail dégradantes, des conditions de sur-exploitation ? Une production respectant les normes les plus progressistes en matière de relations et de conditions de travail est-elle inconcevable ? […]
Comment se fait-il que, dans les pays démocratiques, un mineur de 13 ans soit jugé assez grand pour aller en prison mais trop petit pour regarder des films dits « pornographiques » ?
Comment se fait-il que, moins il y a d’interdits relatifs aux comportements sexuels […] plus leur représentation semble poser problème ?
Existe-t-il des raisons valables de ne pas approuver l’affichage d’images ou de textes dits « pornographiques » dans l’espace public […] ? De ne pas approuver la consommation privée de pornographie par des adultes ? De désapprouver catégoriquement l’exposition des plus jeunes à la pornographie ? Est-il vraiment impossible de trouver des raisons de promouvoir la pornographie ?
Comment la pornographie peut-elle être accusée d’être simultanément dangereuse, dégoûtante et ennuyeuse, c’est à dire à la fois insignifiante et menaçante ?
Psychanalyse et Pornographie. – Eric Bidaud (La Musardine)
Extrait du 4ème de couverture : À rebours d’un discours médiatisé qui a tendance à déplorer la visibilité croissante de la pornographie, cet ouvrage se propose de la considérer de façon tout à fait novatrice […] Eric Bidaud choisit d’examiner la pornographie comme une forme culturelle, dans l’ordinaire des évolutions adolescentes et dans ses rapports avec l’amour […].
Sites pour adultes, le porno sur Internet.

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Tu te branles devant un film porno, c’est comme un karaoké.
(Jean-Marie Gourio – Brève de comptoir)
L’accessibilité et l’anonymat de la pornographie sur Internet ont aidé l’industrie du porno à atteindre un tout autre niveau de développement et de diffusion, les sites pornographiques drainent une part importante de l’audience sur Internet, 95% d’entre eux sont en accès libre et gratuit, ce qui pose d’ailleurs le problème de l’accessibilité de ce contenu aux mineurs.
Il n’est donc plus nécessaire de se déplacer hors de son domicile dans un lieu spécialisé (sexshop, cinéma X, vidéo club, marchand de journaux, etc.) pour trouver du porno désormais démocratisé, il est facilement disponible en un clic de souris.
Aussi, la prolifération de l’offre gratuite sur Internet a fait en sorte que sa consommation a été normalisée et banalisée, à tord quand il véhicule des rapports de domination ou sert de source d’éducation à la sexualité en oubliant son caractère fictionnel, à raison quand il nourrit les fantasmes et stimule l’imaginaire érotique, les hommes et les femmes cachent de moins en moins leur affinité pour le porno qui n’est plus perçu comme une passion honteuse.
Quelques sites Internet pour adultes sont incontournables, ils proposent une pléthore de vidéos de sexe gratuites réservées à un public adulte et diffusées en streaming ainsi que des photos, l’ensemble classé par catégories et tags pour autant de spécialités sexuelles et de caractéristiques physiques.
Voici donc une petite liste présentée par ordre alphabétique, il ne s’agit pas de faire la promotion de ce type de contenu explicite mais de dégager des services qui se distinguent par la quantité et/ou la qualité de leur contenu, l’accessibilité de leur interface et qui présentent une sécurité accrue en terme de spam parmi les milliers de site qui prolifèrent dans ce domaine réservé à un public spécifique, adulte et averti.

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Selon les études menées au Canada en 2014 par la neuro-biologiste Simone Kühn, les zones du cerveau activées à la vue des films X sont situées dans les régions les plus « primaires ». Le système limbique – zone cérébrale comprenant l’hippocampe, le septum et l’amygdale parfois qualifié de « cerveau de l’émotion » – réagit très fortement devant des scènes de sexe, alors que le cortex préfrontal reste plutôt discret.
(Osez réussir votre vie sexuelle. Marc Dannam – La Musardine)
Ce qui est certains, c’est que les représentations d’actes sexuels excitent l’imagination et les sens des humains depuis la nuit des temps. L’Antiquité nous livre de nombreuses images et sculptures mettant en scène la sexualité, en Orient comme en Occident. Qu’elle soit exposée aux yeux de tous ou confinée dans le secret et échangée sous le manteau n’y change rien : la pornographie est omniprésente : seuls les canaux de diffusion évoluent au rythme de la technologie.
(Le décodeur sexuel – édition First)