[Blog] Insolite / anecdotes

Le sexe entre les lignes, contrepèteries et anecdotes historiques

Fantaisies textuelles du désir sexuel.

Une invitation coquine à la bagatelle à lire entre les lignes :
 
Lettre de George Sand à Alfred de Musset.

Portraits d’Alfred de Musset et de George Sand.
George Sand et Alfred de Musset

© Charles Landelle / Wikimedia | Auguste Charpentier — Musée de la Vie romantique. Paris / Wikimedia

Je suis très émue de vous dire que j’ai
bien compris l’autre soir que vous aviez toujours
une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien
que ce soit là une preuve que je puisse
être aimée par vous. Je suis prête à vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir aussi
vous dévoiler sans artifice mon âme
toute nue, venez me faire une visite.
Nous causerions en amis, franchement.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l’affection
la plus profonde comme la plus étroite
amitié, en un mot
que vous puissiez rêver, puisque votre
âme est libre. Pensez que la solitude où j’ha-
bite est bien longue, bien dure et souvent
difficile. Ainsi en y songeant j’ai l’âme
grosse. Accourez donc vite et venez me la
faire oublier par l’amour où je veux me
mettre.
 
Une invitation à la repentance, avec le sexe en ligne de mire :
 
Le Décret, Brocard évêque de Worms (11ème siècle) : somme de droit ecclésiastique, manuel de confession à destination des moines
 
art.46 : As-tu forniqué avec une moniale, c’est à dire avec l’épouse du christ ? 40 jours au pain et à l’eau, 7 ans de pénitence […] art. 52 : t’es-tu accouplé avec ta femme ou avec une autre par-derrière, comme les chiens ? 10 jours de pénitence […] art.126 : as-tu commis la sodomie ou la bestialité, avec des hommes ou des animaux ? 40 jours au pain et à l’eau et 10 ans aux jours fixés.
 
art.166 : as-tu bu le sperme de ton mari afin qu’il t’aime d’avantage grâce à tes agissements diaboliques ? 7 ans au pain et à l’eau aux jours fixés.[…] art.172 : as-tu agi comme font les femmes : elles prennent un poisson vivant, l’introduisant dans leur sexe, l’y maintenant jusqu’à ce qu’il soit mort ? 2 ans de jeûne.
 
1 ligne de texte pour 11 anecdotes sexe concernant des personnages historiques :
 
Le roi Edouard VII d’Angleterre adorait faire l’amour dans une baignoire remplie de vin ; le philosophe Emmanuel Kant est mort vierge ; Guy de Maupassant avait la réputation de bander sur commande et tenait des paris sur ses capacités érectiles ; Montaigne déplorait la petitesse de son sexe ; Georges Simenon fréquentait les bordels plusieurs fois par jour ; Louis XVI avait une malformation du prépuce qui a retardé la consommation du mariage ; Adolphe Thiers a eu pour maitresses une mère et ses deux filles ; Louis XV a couché successivement avec 3 des 4 soeurs de la famille de Nesles ; l’impératrice chinoise Wu Hu exigeait que ses dignitaires viennent embrasser son « étamine de lotus » (son sexe) avant le début de chaque audience ; le poète Goethe était un fétichiste du pied ; la reine Isabeau de Bavière couchait avec son beau frère Louis d’Orléans, frère de son mari le roi Charles VI.
 
Extraits de la redoute des contrepèteries (l’art du contrepet par Luc Etienne) :
 
La jeune fille aime le tennis en pension.
 
Les nouilles cuisent au jus de cane.
 
Des parasites nous brouillent l’écoute.
 
Ce jeune homme a une mine piteuse.
 
Goûtez-moi cette farce !
 
Il courait tant de buts divers qu’il en perdait sa belle mine.
 
Le vieux marin lave le fond de la quille.
 
On reconnaît les concierges à leur avidité.
 
À l’hôtel du congre debout, on mange de la tourte aux cailles.
 
La fille de ferme encrasse les boeufs.
 
Ce gros fêtard peut tout se permettre.
 
Cette pêcheuse dans la liesse a la phobie des mégalithes.
 
Aux sites de Bologne, je préfère les mines de Pompéi.
 
L’Etudiante observe un plant qui vient de la Guinée.
 
Un peu de grammaire, laquelle des deux formulations est correcte ?
 
Encore eut-il fallu que je le suce.
Encore fallait-il que je le susse.
 
Réponse : les deux sont correctes.
 
Code de ce qu’il faut dire, ou non, en matière de sexe d’après l’écrivain Pierre Louÿs dans le « Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation » (1926).
 
Ne dites pas : « Mon con. »
Dites : « mon coeur. »
 
Ne dites pas : « J’ai envie de baiser. »
Dites : « Je suis nerveuse. »
 
Ne dites pas : « Je viens de jouir comme une folle. »
Dites : « Je me sens un peu fatiguée. »
 
Ne dites pas : « Je vais me branler. »
Dites : « Je vais revenir. »
 
Ne dites pas : « Quand j’aurai du poil au cul. »
Dites : « Quand je serai grande. »
 
Ne dites pas : « J’aime mieux la langue que la queue. »
Dites : « Je n’aime que les plaisirs délicats. »
 
Ne dites pas : « Entre mes repas je ne bois que du foutre. »
Dites : « J’ai un régime spécial. »
 
Ne dites pas : « J’ai douze godemichés dans mon tiroir.»
Dites : « Je ne m’ennuie jamais toute seule. »
 
Ne dites pas : « Les romans honnêtes m’emmerdent. »
Dites : « Je voudrais quelque chose d’intéressant à lire. »
 
Ne dites pas : « Elle jouit comme une jument qui pisse.»
Dites : « C’est une exaltée. »
 
Ne dites pas : « Quand on lui montre une pine, elle se fâche. »
Dites : « C’est une originale. »
 
Ne dites pas : « C’est une fille qui se branle à en crever. »
Dites : « C’est une sentimentale. »
 
Ne dites pas : « C’est la plus grande putain de la terre. »
Dites : « C’est la meilleure fille du monde. »
 
Ne dites pas : « Elle se laisse enculer par tous ceux qui lui font minette. »
Dites : « Elle est un peu flirteuse. »
 
Ne dites pas : « C’est une gougnotte enragée. »
Dites : « Elle n’est pas flirteuse du tout. »
 
Ne dites pas : « Je l’ai vue baiser par deux trous. »
Dites : « C’est une éclectique. »
 
Ne dites pas : « Il bande comme un cheval. »
Dites : « C’est un jeune homme accompli. »
 
Ne dites pas : « Sa pine est trop grosse pour ma bouche. »
Dites : « Je me sens bien petite fille quand je cause avec lui. »
 
Ne dites pas : « Il a joui dans ma gueule et moi dans la sienne. »
Dites : « Nous avons échangé quelques impressions. »
 
Ne dites pas : « Quand on le suce, il décharge tout de suite. »
Dites : « Il est primesautier. »
 
Ne dites pas : « Il tire trois coups sans déconner. »
Dites : « Il a le caractère très ferme. »
 
Ligne de vie : culte de la déesse Ishtar par le roi Hammurabi pour célébrer le printemps et la renaissance de la nature.

Buste de Hammurabi et bas-relief en terre cuite d’Ishtar.
Buste de Hammurabi et bas-relief en terre cuite d'Ishtar
© Serge Ottaviani / CC BY-SA 3.0 Wikimedia | Rama / CC BY-SA 2.0 Wikimedia

Le roi Hammurabi (1810-1750 av. J.-C.) fut le 6ème roi de la 1ère dynastie de Babylone, ville antique de Mésopotamie (actuellement située en Irak) de 1792 av. J.-C. à sa mort. Il développa Babylone par ses travaux de construction : des temples, des remparts, des canaux et des bâtiments publics, et il en augmenta la puissance militaire et, par ses campagnes militaires, le contrôle et l’influence de Babylone sur la Mésopotamie.
Il demeure à la postérité en raison d’un ensemble de lois encore en vigueur, jadis considéré comme la plus ancienne promulgation de lois de l’histoire de l’humanité : le Code de Hammurabi.
 
Ishtar est une déesse mésopotamienne vénérée notamment chez les Babyloniens, déesse de l’amour physique et de la guerre (Aphrodite en Grèce et Venus à Rome en sont la continuité). Pour les Mésopotamiens, décomplexés vis à vis des choses de l’amour, rien de plus naturel que la sexualité et Ishtar était une divinité féminine parmi les plus importantes de Mésopotamie, déesse avide de sexe aussi bien avec des mortels que des immortels, et à qui sont attribués ces mots pour le moins explicites :
« Quant à moi, à ma vulve, tertre rebondi, moi, jouvencelle, qui me labourera ? Ma vulve, ce terrain humide que je suis, moi, reine, qui y mettra ses bœufs (de labour) ? (…) Laboure-moi donc la vulve, ô homme de mon cœur ! »
 
Aux premiers jours de Mars à Eridu, ville antique de Basse-Mésopotamie, on fêtait le retour du printemps, la renaissance de la nature dans un temple où se dressait dans une grande salle la statue d’Ishtar au pied de laquelle le roi Hammurabi et une grande prêtresse se rejoignaient selon un rite immuable et faisaient l’amour sur une couche entourée d’une assistance enthousiaste venue rendre hommage au roi encouragé par les incantations des prêtresses d’Ishtar : « bande comme un bouc… plus fort que le taureau… ».

Plaque en terre cuite d’époque paléo-babylonienne.
couple faisant l'amour
© Yoav Dothan / Wikimedia
* crédit illustration © portarefortuna