Il n’existe pas de mode d’emploi mais des manières de faire qui favorisent la survenance du plaisir sexuel féminin à son paroxysme.
Oh ce miel qui coule, le paroxysme du plaisir, des heures et des heures de coït. Les profondeurs que je réclamais, le noir, la fin, l’absolution (…). J’ai envie de crier comme une sauvage sans mots – des cris inarticulés, sans aucun sens, du fond le plus primitif de mot être, des cris qui jailliraient du ventre comme le miel. Une joie pleine de larmes, qui me laisse sans mots, ingénue, conquise, réduite au silence…
(Anaïs Nin « Journal de l’amour 1932-1939 », avec Henri Miller)
L’orgasme féminin se déroule en plusieurs temps.
D’abord il y a une montée de l’excitation sexuelle jusqu’à la contraction des muscles pelviens, accélération du rythme cardiaque, sensation de chaleur, photophobie (sensibilité accrue, voire une intolérance à la lumière) transitoire.
Lors de l’orgasme, se produisent des contractions intenses toutes les 0.8 secondes de l’utérus, du vagin et aussi de l’anus, qui faiblissent progressivement tout en se propageant à d’autres régions du corps impliquant de nombreux muscles, dès lors les sensations semblent être un instant mises en suspens avant d’éprouver un plaisir aigu et indicible entraînant une phase de résolution lors de laquelle les tensions libérées sont apaisées, pour finir par une sensation de plénitude et de bien-être, due notamment à la sécrétion d’endorphines.
Dans l’ouvrage « Avoir une sexualité épanouie », l’orgasme nécessite quelques pré-requis :
La jouissance de la femme dépend de trois données essentielles : elle-même, son partenaire et la relation qui s’est établie entre eux. Pour répondre aux stimulations érotiques et parvenir à la jouissance, il faut que la femme connaisse son corps, son sexe, ses zones érogènes, ses points sensibles et, surtout, qu’elle les accepte et les vive positivement. C’est une condition incontournable pour qu’elle puisse éprouver agréablement ses sensations, avoir confiance en elle et se laisser aller à la jouissance.
Le partenaire doit savoir, quant à lui, qu’une femme a besoin de disponibilité, de détente et d’un environnement sécurisant pour pouvoir s’abandonner au plaisir. Il doit lui prodiguer des marques d’attention, de tendresse, se montrer patient, lui offrir des préludes câlins et non se précipiter sur ses seins ou son sexe. Cette façon de prendre son temps lui apprendra à maîtriser sa propre excitation. (…)
L’orgasme, comment ça marche ?
Devinette :
– Pourquoi les femmes simulent le plaisir ?
Réponse :
– Parce que les hommes simulent les préliminaires.
Si une stimulation sexuelle efficace se poursuit suffisamment longtemps au cours de la phase en plateau, nous expliquent Master et Johnson, le stade suivant peut être atteint : le corps libère brutalement toute la tension sexuelle accumulée, sous forme d’un pic d’excitation sexuelle que l’on appelle orgasme. Le mot est lâché : orgasme, directement tiré du grec, il désigne « un fruit mûr, plein de sève, prêt à être cueilli », donc qui déborde d’ardeur et de passion.
« Le Sexe et l’Amour » Philippe Brenot (éd. Odile Jacob)
Il n’y a pas de « mode d’emploi » pour favoriser l’apparition de l’orgasme chez une femme, le meilleur moyen de l’atteindre est peut-être de ne pas le rechercher absolument et surtout de ne pas se crisper sur cette idée, l’orgasme n’est de toute façon pas indispensable pour un rapport sexuel satisfaisant.
On peut néanmoins trouver quelques facteurs et « manières de faire » qui favorisent son apparition :
Embrassez-la doucement. Utilisez vos mains et votre langue pour explorer toutes les zones de son corps, lentement et délibérément, elles sont pratiquement toutes potentiellement érogènes (et pas seulement les seins, les mamelons, le lobe des oreilles, le creux des reins, la bouche, les aisselles, le nombril, les fesses, le clitoris et la vagin, l’intérieur des cuisses, le périnée).
Exprimez votre satisfaction afin de lui faire savoir que vous la désirez et que vous appréciez et « dégustez » son corps comme une friandise. Faites-lui des compliments, dites lui qu’elle est jolie, unique, extraordinaire, la parole est importante et augmente le désir sexuelle de votre partenaire.
Descendez lentement jusqu’à son nombril tout en l’embrassant et en la caressant avec sensualité, puis passez à l’entre-cuisses et à la zone situé entre ses jambes. Explorez toujours son corps avec des baisers tendres et doux.
Descendez jusqu’à ses organes génitaux et commencez à lécher le pourtour de la vulve, sans stimuler le clitoris directement. Prenez votre temps. Plus tard, si vous la sentez prête, insérez un doigt dans son sexe. Si elle aime ça, demandez-lui si deux doigts lui conviendrait. Allez-y doucement.
Stimulez son point G et se faisant, continuez à lécher son sexe de haut en bas, de droite à gauche, en suivant les courbes des lèvres, et, petit à petit, rapprochez vous de la zone du clitoris.
Léchez son clitoris directement en l’effleurant, sans appuyer comme une brute, c’est une zone très sensible qui peut devenir douloureuse si la caresse buccale est réalisée sans précautions. Continuez ainsi en variant le rythme des caresses buccales et manuelles jusqu’à ce que l’excitation monte jusqu’à s’approcher de son paroxysme.
Lorsque votre partenaire est suffisamment excitée, lubrifiée et prête pour la pénétration, n’introduisez pas votre sexe d’un coup, faîtes durer le plaisir, introduisez quelques centimètres, puis retirez, réintroduisez quelques centimètres, faîtes quelques mouvements et retirez vous, frottez votre sexe contre sa vulve, « agacez-la », retardez un peu l’échéance, son excitation n’en deviendra que plus insoutenable !

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L’orgasme féminin à travers les écrits.
Ce que dit Ovide de l’orgasme dans L’Art d’aimer, II (an 1)
« Crois-moi, il ne faut pas hâter le terme, mais y arriver insensiblement après des retards qui la diffèrent. Quand tu auras trouvé l’endroit que la femme aime à sentir caressé, la pudeur ne doit pas t’empêcher de le caresser. Tu verras les yeux de ton amie briller d’un éclat tremblant, comme il arrive souvent aux rayons de soleil reflétés par une eau transparente.
Puis viendront des plaintes, viendra un tendre murmure et de doux gémissements et les paroles qui conviennent à l’amour. Mais ne va pas, déployant plus de voiles que [ton amie], la laisser en arrière, ou lui permettre de te devancer dans ta marche. Le but, atteignez-le en même temps; c’est le comble de la volupté, lorsque, vaincus tous deux, femme et homme demeurent étendus sans force. »
Ce qu’en dit le « petit traité de l’érotisme ».
« Être à l’écoute de l’autre, sensible à ses attentes ou à ses réactions, tant physiques que psychiques, voilà qui a été de tout temps la marque des grands amants et des grandes amantes. L’érotisme partagé, aux élans synchronisés, est une fête. »

L’arrivée de l’orgasme.
par Sou-nu, érotologue chinois en 3000-JC. Il y aurait donc des signes qui ne trompent pas !
« La femme entoure l’homme de ses bras tandis que la partie inférieure de son corps s’anime. Elle le lèche de sa langue et essaie de l’exciter. Par là elle lui montre que son plaisir est ardent. »
« Son corps parfumé est couché, ses membres tendus et immobiles, elle respire fort par les narines. Par là, elle indique son désir qu’il recommence à mouvoir son membre en elle.
« Elle ouvre ses paumes et joue avec le Marteau de Jade endormi de l’homme, le frottant contre elle. Par là elle indique qu’elle est affamée de lui. »
« Ses yeux et ses sourcils sont mobiles, elle émet des sons gutturaux ou taquine l’homme de la voix. Par là elle indique qu’elle est très excitée. »
« De ses deux mains elle écarte ses pieds et ouvre largement la porte de Jade. Par là, elle indique que son plaisir est considérable. »
« Sa langue pointe comme dans un demi-sommeil ou une demi-ivresse. Par là elle indique que sa vulve réclame des coups alternativement profonds et superficiels et qui soient vigoureusement portés. »
« Pieds et orteils tendus, elle essaie de retenir en elle le Marteau de Jade de l’homme… En même temps, elle murmure à voix basse. Par là elle indique que la marée du yin monte. »
« Elle a soudain ce qu’elle désire et elle tourne un peu la taille. Elle transpire légèrement tout en souriant. Par là, elle indique qu’elle ne veut pas que l’homme s’arrête car elle en réclame encore davantage. »
« Le doux sentiment de volupté subsiste toujours, son plaisir grandit. La marée du Yin est là. Elle serre étroitement l’homme. Par là elle indique qu’elle n’a pas encore atteint l’orgasme. »
« Tout son corps est brûlant et humide de transpiration. Ses mains et ses pieds se détendent. Par là elle indique qu’elle est maintenant comblée. »
« Le principal est le plaisir de la femme, que l’on reconnaît aux changements de sa physionomie : elle serre inconsciemment la mâchoire. Elle transpire et sa respiration s’accélère. Ses yeux sont alors fermés et son visage devient brûlant. Sa vulve s’ouvre grand et ses sécrétions coulent sans contrainte. À cela, l’homme voit qu’elle éprouve un plaisir immense. »