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Pornographie et sexualité réelle

L’omniprésence de la pornographie, notamment sur Internet, aurait-elle tendance à établir de nouvelles façons d’appréhender la sexualité ? La réalité est que le porno se distingue en de nombreux points de la sexualité dite réelle.

La plupart d’entre nous n’éprouvons pas d’orgasme en même temps que notre partenaire, sommes maladroits et parfois désordonnés, n’avons pas toujours des érections en acier trempé qui durent à l’infini et des orgasmes explosifs au quart de tour et à coup sûr, accompagnés de jets de liquides corporels dignes des grandes eaux du Château de Versailles, n’avons pas des corps bodybuildés et bronzés 365 jours par an, ne couchons généralement pas avec des personnes que nous connaissons depuis cinq minutes, etc. la liste pourraient s’allonger et aligner une multitudes de divergences.
 
Surtout nous n’avons pas nécessairement de rapports sexuels sans un minimum de considération pour autrui, dans un cadre où la relation entre deux personnes se réduit à l’emboitement d’organes génitaux dans une mécanique sexuelle qui n’a pour objectif que l’efficacité bien huilée.
 
Le sexe réel est à la pornographie ce que la vraie vie est au cinéma (le plus souvent) : le porno, comme sous-genre du cinéma, n’est souvent qu’une version « fantaisiste » de la réalité.

Pornographie vs Sexualité réelle.

 
Cela ne veut pas dire que la pornographie soit foncièrement à stigmatiser, elle n’est pas à condamner sauf dans certains de ses travers comme l’établissement ou la perpétuation de stéréotypes et des rapports de domination, et peut même faire l’objet d’études diverses, mais il faut la prendre pour ce qu’elle est : une fiction, qui peut être amusante, excitante, voire même stimuler des libidos en berne (libido féminine et libido masculine) , nourrir l’imaginaire érotique et donner des idées notamment chez les couples atteints par la routine, mais n’est en aucun cas un miroir de la sexualité telle qu’elle est vécue dans la réalité quand bien même elle y exporte certaines de ses normes (comme le pubis rasé par exemple) et son visionnage récurrent, aussi plaisant soit-il, ne saurait vraiment se substituer à une vie sexuelle avec un(e) partenaire et constituer une éducation à la sexualité.
 
Dans l’ouvrage « Osez réussir votre vie sexuelle » (La Musardine) Marc Dannam précise que, désormais, « il ne faut donc plus apprendre à faire l’amour, mais quasiment désapprendre à faire l’amour comme dans les films X. »

Les films X, modèles ou catastrophes.