Un tour du monde des pratiques sexuelles et appréhension de la sexualité par la réflexion philosophique.
Sexe autour du monde.

La sexualité est affaire de nature et de culture, phénomène biologique commun à toutes et tous en tant que nous disposons d’un corps sexué mais dont l’approche psychologique, certaines pratiques sexuelles, les manières de se rencontrer et les formes de relations au sein du couple, etc. peuvent différer d’un pays à l’autre selon la culture et les modes de vie. Plusieurs vidéos sur Youtube présentent un voyage instructif et ludique des moeurs sexuelles et amoureuses à travers la planète.
Le sexe autour du monde
(série de vidéos à voir directement sur Youtube).
Chaque épisode de 55 minutes environ aborde la sexualité et les moeurs amoureuses propres au pays ciblé (de tous continents) avec de multiples témoignages.
Approche philosophique de la sexualité.

À propos de la sexualité : le philosophe André Comte-Sponville dans son ouvrage « Le sexe ni la mort : Trois essais sur l’amour et la sexualité » aux éditions Albin Michel, propose une définition de la sexualité valable pour tout un chacun et au delà de tout particularisme culturel, dont voici quelques extraits :
« D’un point de vue biologique, on peut en effet appeler sexualité tout ce qui concerne la reproduction sexuée. […] Pour la sexualité humaine, en revanche, cette définition serait à la fois trop étroite et trop large : beaucoup de nos actes ou de nos fantasmes sexuels n’ont rien à voir, sinon très indirectement, avec la reproduction; et certaines formes de reproduction médicalement assistées (pour ne rien dire du clonage) peuvent être tout à fait disjointes, dans l’espace et dans le temps, de ce que nous entendons ordinairement par sexualité. Faire l’amour, faire des enfants : les deux activités, pour physiologiquement liées qu’elles soient, n’en sont pas moins conceptuellement et pratiquement distinctes.
La sexualité, au sens où nous prenons ordinairement, a moins à voir avec la reproduction qu’avec un ensemble de désirs (ceux qu’un être humain peut ressentir pour un autre, dans sa réalité charnelle et sexuée) et de plaisirs (ceux que procurent les organes génitaux et autres zones érogènes). Il s’agit moins de fécondité que d’éroticité, moins de reproduction que de jouissance, moins de perpétuer l’espèce que de prendre ou donner du plaisir.
Qu’est-ce que la sexualité ? C’est l’ensemble des affects, des fantasmes et des comportements qui sont liés, fût-ce de façon seulement imaginaire, à la jouissance du corps d’un autre, ou du sien propre en tant qu’il est sexué. On dira que cette définition est circulaire (puisqu’elle fait intervenir le sexe dans la définition de la sexualité); mais ce cercle est celui-là même de la nature (la nôtre : le corps), dont tout vient, y compris la culture, et à quoi nul ne saurait échapper. Que le corps humain soit sexué, c’est une donnée de fait. La sexualité est ce qui permet d’en jouer ou non, et d’en jouir parfois.
La sexualité est centrale, c’est le désir non vital le plus fort; mais il n’y a pas que le sexe dans la vie ! Tout est sexuel mais le sexe n’est pas tout. Pour que la sexualité n’occupe pas la totalité du terrain, il faut que la politique, la morale, l’art ou la spiritualité continuent de garder leur importance et leur fonction autonome; il est indispensable que l’individu s’intéresse aussi à autre chose qu’à son sexe. La sexualité est à sa juste place quand elle n’occupe pas toute la place. On ne jouira que mieux, entre amants, de sa délicieuse et transgressive singularité.
L’absolu n’a pas de sexe. Comment la sexualité serait-elle absolue ? Toute sexualité, même solitaire est relationnelle. Comment ne serait-elle pas relative ? Elle n’en est que plus vivante : elle est la vie même, comme puissance relationnelle (quoique inscrite, solitairement, dans le corps de chacun) de jouir et faire jouir de cela même en nous par quoi la vie, depuis des millions d’années, se transmet et s’invente, s’enfièvre et se magnifie.
Nous ne sommes pas des bêtes, c’est entendu, mais nous sommes et restons des animaux. C’est ce que la sexualité ne cesse de nous rappeler, qui la rend si dérangeante, si troublante, si choquante, si plaisante. (…)
L’esprit commence là peut-être, dans la pudeur, dans la gêne, dans l’interdit (…) qui mettent la sexualité à distance (…) et ne la rendent que plus désirable, que plus attirante, que plus fascinante. (…)
Tout ce passe comme si le sexe était obscène par nature, ou plutôt comme s’il était, dans la nature et malgré son extrême banalité, ce que la culture ne peut jamais tout à fait accepter, assimiler, réduire, comme un bloc d’abîme, en effet, comme le trou noir du désir ou de la vie. (…)
Aussi la sexualité, plus que toute autre expérience, m’a-t-elle toujours paru le goût même de la vie, dans son mélange – parfois enivrant, parfois poignant – d’amertume et de douceur, de force et de fragilité, de répétition, fût-elle joyeuse, et de finitude. »
Ces quelques morceaux choisis sont extraits du livre :
« Le sexe ni la mort : Trois essais sur l’amour et la sexualité » d’André Comte-Sponville (éditions Albin Michel).
